« Tout naît sur le terrain » – de jeunes créateurs ouzbeks se forment à l’art du documentaire

Une formation destinée aux jeunes aspirant à devenir des réalisateurs de documentaires a eu lieu à Tachkent, Ouzbékistan, du 8 au 12 juillet 2019. Cet atelier de cinq jours intitulé « Notions fondamentales de la production de films documentaires » a eu lieu dans le cadre du projet UNESCO « Renforcement de la pérennité de l’industrie cinématographique en Ouzbékistan », financé par la Corée en appui à la Convention de 2005 de l’UNESCO, un instrument juridique international destiné à promouvoir la création de contenus culturels divers à travers le monde.

Comme le suggère son surnom « Bollywood d’Asie centrale », l’Ouzbékistan est une figure emblématique de l’industrie cinématographique de la région : avec près de 90 % de films financés par des fonds nationaux, le secteur bénéficie d’un soutien important de la part du gouvernement. Le niveau de production et les possibilités de formation disponibles pour les professionnels du cinéma restent cependant limités. Afin d’améliorer la qualité globale des productions documentaires ouzbeks, 35 candidats – étudiants en cinéma et professionnels du cinéma indépendants – ont été sélectionnés. Pour respecter la vision de ce projet soutenu par la Corée qui est d’échanger des connaissances au niveau mondial, Luc Thauvin, cinéaste et instructeur chez Ciné le Miroir (France), a été invité pour animer la formation. « Je suis incroyablement heureuse de participer à cette formation », a déclaré Victoria Vitko, une participante. « Mon idée du film documentaire a complètement changé. J’ai appris que la caméra devrait toujours être prête à filmer, même après le tournage... Quelque chose d’intéressant peut se produire après que nous ayons éteint notre caméra. Il est tout simplement nécessaire d’être flexible sur les scripts. Tout naît sur le terrain ».

Mon idée du film documentaire a complètement changé... Tout naît sur le terrain.

- Victoria Vitko, une participante

 

La formation de cinq jours a inclus des éléments théoriques et pratiques, notamment l’écriture de scénarios, l’utilisation des caméras, la construction de la narration et l’édition. Pendant le travail sur le terrain, les étudiants ont été divisés en sept groupes et invités à réaliser un court métrage, de sa conceptualisation à sa projection, en deux après-midi. Cette mission a consisté à raconter l’histoire d’une femme – en réponse à l’appel pour une plus grande représentation féminine dans l’industrie cinématographique inclus dans le Rapport mondial 2018 publié par la Convention de 2005 de l’UNESCO.

© Okil Gulomov

La mission a consisté à raconter l’histoire d’une femme.
« L’idée est venue très naturellement : nous voulions montrer les « femmes ordinaires » de notre pays. Nous avons filmé des femmes qui, malgré leur travail difficile et physique, restent joyeuses. Le thème était le bonheur », indique Maftuna Ergasheva. « M. Thauvin a déclaré qu’il était important de communiquer avec son personnage. Le premier jour, il y avait une distance entre l’équipe de tournage et les sujets du documentaire, et cela se voit dans les images. Les images du deuxième jour ont mieux capturé le bonheur », déclare Maftuna. Malgré un temps limité, les participants ont beaucoup appris. « Toutes les connaissances théoriques que j'ai acquises pendant les premiers jours de la formation ont été mises en pratique », explique Davlat Urazaliyev. « C’était une formation très dynamique et intense », ajoute le jeune étudiant.

À la fin de la semaine, chaque groupe a terminé son travail avec succès sous la supervision de Luc Thauvin. Bien que les sujets de ces films proviennent de tous les horizons, les documentaires ont mis en évidence leurs points communs : résilience, authenticité, courage pour évoluer et appréciation de la vie. « Les étudiants avaient de grandes capacités et le désir d’apprendre et de grandir – leurs yeux disaient tout. Ils ont eu beaucoup d’idées intéressantes et de nombreuses choses à dire », raconte Thauvin. « Un documentariste est toujours un observateur et un chercheur. J’ai beaucoup de questions et je trouve mes réponses à travers le film documentaire. Je souhaite à tous les participants beaucoup de succès pour le futur et j’espère qu’ils trouveront les réponses à leurs questions ».


Cette formation a été financée par l’Institut national des arts et de la culture d’Ouzbékistan, le Bureau de l’UNESCO à Tachkent et l’Ambassade de France en République d'Ouzbékistan. La projection a eu lieu le 12 juillet en présence de M. Fuad Pashayev, chef du bureau de l’UNESCO à Tachkent, de Mme Emilie Desormière, conseillère pour la culture et la coopération à l’Ambassade de France en Ouzbékistan, et de M. Ibrohim Yuldashev, recteur de l’Institut d’État des arts et de la culture d’Ouzbékistan.

Toutes les images de la formation © Okil Gulomov

Objectif(s) de la Convention 2005 de l'UNESCO
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