Journée internationale des femmes 2018
Message de Mme Audrey Azoulay
Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale des femmes
Chaque année, le 8 mars, la communauté internationale célèbre la Journée internationale des femmes. C’est l’occasion, partout dans le monde, de donner une résonance particulière au combat pour l’égalité entre hommes et femmes et de lancer des initiatives qui frappent les esprits et contribuent à faire évoluer les mentalités.
La promotion de l’égalité des genres est une mission prioritaire de l’UNESCO. Dans tous les domaines qui relèvent de son mandat - l’éducation, la culture, les sciences, la communication et l’information - l’UNESCO s’engage pour favoriser l’accès des filles et des femmes à toutes les filières d’éducation et de formation, pour lever les obstacles qui entravent leur développement personnel et professionnel, pour leur permettre une meilleure représentation dans la vie culturelle, les médias, les sciences. Qu’il s’agisse de programmes d’alphabétisation des jeunes filles ou de parrainage de femmes scientifiques déjà chevronnées, l’UNESCO multiplie les initiatives pour combattre les discriminations dont les filles et les femmes sont victimes et pour valoriser leurs compétences et leurs talents.
Cette année, la Commission de la condition de la femme des Nations Unies a proposé de mettre notamment en lumière la place et la représentation des femmes dans les médias et les technologies de l’information et de la communication.
Selon un récent rapport, les inégalités d’accès aux médias numériques tendent globalement, toutes populations confondues, à diminuer dans le monde. Pourtant, cette tendance générale en dissimule une autre, pour le moins préoccupante : l’écart qui augmente entre le nombre d’hommes et le nombre de femmes présents sur internet. En 2016, il y avait ainsi, en ligne, 250 millions d’hommes de plus que de femmes.
Les femmes ne sont pas seulement moins connectées : elles sont aussi généralement moins bien formées aux technologies numériques ; elles ont moins de chances de trouver un emploi dans le secteur high tech et lorsqu’elles en trouvent un, elles gagnent moins que leurs collègues masculins. Journalistes, bloggeuses, écrivaines, artistes, personnalités publiques sont en outre souvent confrontées à différentes formes de violence sur internet et sur les réseaux sociaux : insultes, intimidations, harcèlement. De nombreuses femmes préfèrent alors se retirer du cyberspace plutôt que d’être exposées à cette violence inacceptable.
L’UNESCO est en première ligne pour combattre les discriminations de genre et déconstruire les stéréotypes qui circulent dans les médias – et elle utilise son mandat d’agence dédiée à l’information et la communication pour mener la lutte dans les médias et à travers les médias.
En cette Journée Internationale des femmes, l’UNESCO lance, en collaboration avec la Suède, une initiative à la fois ludique et instructive : « l’edit-a-thon ». Le but est de donner une plus grande visibilité aux femmes sur les pages Wikipédia, où elles sont sous-représentées. En effet, seulement une biographie sur six y est aujourd’hui consacrée à une femme. Pour tenter de rétablir progressivement l’équilibre, de nombreux volontaires viendront au siège de l’UNESCO et, accompagnés par des formateurs Wikipédia, rédigeront et posteront des notices de femmes dont les réalisations dans les domaines de la culture, de l’éducation ou de la science sont incontestables, mais qui n’ont pas encore eu les honneurs de l’encyclopédie en ligne.
Cette initiative, qui vise à combattre la violence symbolique qui circule dans l’espace digital et médiatique, vient s’ajouter à d’autres programmes lancés par l’UNESCO et ses partenaires. Par exemple : Les femmes font l’info, dont on fêtera la 19e édition, rendez-vous annuel où pendant un mois, du 8 mars au 8 avril, les rédacteurs en chef, journalistes, bloggers ainsi que le grand public sont invités à passer le « test de l’égalité des genres » et à mesurer leur degré de sensibilisation au respect de l’égalité hommes-femmes. Pour permettre ces mesures, l’UNESCO a développé, avec ses partenaires, de précieux « indicateurs d’égalité des genres ».
Autre initiative soutenue par l’UNESCO : YouthMobile, qui vise à former de nombreux jeunes à la programmation d’applications mobiles sur smartphone, en vue de développer des solutions de développement durable, et qui s’adresse en particulier aux jeunes filles, sous-représentées dans ce domaine d’activité technologique.
L’UNESCO encourage tous les acteurs et toutes les actrices des médias de communication et d’information à s’inspirer de ces initiatives, à en proposer de nouvelles et à se mobiliser afin de faire respecter dans l’espace médiatique une pleine égalité entre les hommes et les femmes.
Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO