
À chacun son Nouvel An
Tour du monde des meilleurs voeux, coutumes diverses, dates différentes, et même symboles
Pour la plupart des gens, le début de l'année nouvelle n'est pas une fête comme une autre. Elle est célébrée d'une façon différente et à des jours différents selon les peuples, les religions, les latitudes. Mais que ce soit le 1er janvier ou n'importe quel autre jour de l'année, nous suivons une coutume qui remonte à l'aube même de la civilisation.
Si nous pouvions faire le tour du monde sur un tapis volant et jeter un regard sur les festivités qui ont lieu dans les divers pays, quel magnifique éventail de traditions s'ouvrirait à nos yeux ! La Fête des Lampions met le point final à deux semaines d'un spectacle bruyant, joyeux pour les Chinois qui, pour la plupart, semblent célébrer toutes les festivités de l'année en une seule. Au Japon, le Nouvel an est encore plus gai. Même pauvre, le Japonais s'arrange pour se procurer des habits neufs et impeccables et il prend plusieurs jours de vacances pour visiter ses vieux amis ou les recevoir chez Jui. Chaque montant de porte est orné de branches de pin vert foncé tandis qu'au-dessus des portails pendent langoustes et crabes d'un rouge vif et des fruits écarlates qui ressemblent à des mandarines, symboles de longue vie et de bonheur. Dans les rues déferlent des bandes de joyeux enfants qui jouent pendant toute la journée et chacun éclate de joie, salue et présente ses meilleurs voeux même aux gens parfaitement inconnus.
Le Nouvel an écossais est célébré avec une chaleur rarement surpassée. La tradition d'être « le premier pas » dans une maison apporte le bonheur pour toute l'année et c'est ainsi que l'on voit de joyeux drilles déambuler à minuit dans les rues, les bras chargés de gâteaux, de mets et de boissons afin d'assurer à leurs hôtes douze mois prospères. Ainsi, à travers le monde, en Orient, en Afrique, en Europe et dans le Nouveau-Monde, le Nouvel an est l'objet de manifestations minutieusement préparées. C'est l'occasion de prendre de nouvelles résolutions, hélas pas toujours suivies, d'oublier les déceptions des mois passés et de prendre un nouveau départ.
Dans le monde arabe, le « nouveau départ » pour 1956 sera l'an 1376 ; selon le Nouvel an copte, en Egypte et en Ethiopie, l'an 1673 ; pour le calendrier juif, l'an 5617, tandis qu'au Japon ce sera la 31e année de Showa (l'empereur Hiro-Hito sera ainsi dénommé après sa mort).
Pour l'Unesco, 1956 marquera le 10e anniversaire de sa création et sa Conférence Générale se tiendra pour la première fois en Extrême-Orient, à la Nouvelle-Dehli. En Inde, le grand festival des Lumières, connu sous le nom de Dhvali, symbolise le triomphe de la lumière sur l'obscurité, de la vérité sur le mensonge. Le Courrier de l'Unesco propose ce symbole à ses lecteurs en réaffirmant sa propre foi dans le triomphe de l'éducation et de la. compréhension entre les peuples sur les forces de l'ignorance et de l'obscurantisme.
À tous ses lecteurs, Le Courrier de l'Unesco souhaite une bonne et heureuse année.
Sommaire
Le Jour où rien ne finit et ou tout recommence : le Nouvel an dans l'Antiquité grecque et romaine, par Gabrielle Cabrini
Nouvel an, peau neuve, par Mircea Eliade (article mis en ligne)
Offrir c'est souhaiter, par Claude Lévi-Strauss (article mis en ligne)
Avec nos meilleurs voeux: les cartes de bons voeux, par Françoise Christiaen
Ras-Essana : 14 siècles de foi musulmane
A Borneo, pendant quatre jours et cinq nuits personne ne dort
Edifices de riz offerts aux dieux, mangés par les hommes (Bali)
Un 1er janvier avec les ombres des Incas (Nouvel an andin), par Alfred Métraux (article mis en ligne)
Inde: pays des nombreux Jours de l'An, par Khushwant Singh
Un Menu symbolique et délicieux : fêtes du Nouvel an Japon, par Shigeo Kimura
La Nuit de la Saint-Basile: joies et angoisses (traditions slaves), par Eveline Falck
Le 23ème de la 12ème lune : le Nouvel an chinois dans la mémoire d'un philosophe, par Lin Yutang
Chasser les démons, appeler les bons esprits: première tâche de l'année (Himalaya)