
Pour des villes contre le racisme et l’exclusion
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13 novembre 2015. La capitale française est en proie à une série d’attentats-suicides, les plus meurtriers que le pays ait connus au cours de son histoire récente, suscitant l’émoi partout dans le monde. Pendant ce temps, loin de l’agitation parisienne, six caméras suivent de près, la vie quotidienne d’un père et de sa petite fille à Bologne, en Italie ; d’une famille à Séville, en Espagne ; d’un couple amoureux à Riga, en Lettonie ; d’un jeune homme esseulé à Hambourg, en Allemagne ; d’un adolescent déterminé, à Toulouse, en France ; d’un couple qui se forme à Loures, au Portugal. Ces gens dispersés aux quatre coins de l’Europe n’ont rien en commun, si ce n’est qu’ils sont tous des migrants. Une catégorie qui paiera le prix fort du renforcement de la sécurité et des contrôles des frontières, à la suite des attentats de Paris.
Leur destin est raconté dans 13.11, une série web de six films de fiction produite en 2017 par EleNfant Film. Objectif : montrer le visage humain de la migration. Et ne pas oublier que chaque minute, vingt personnes sont déplacées de chez elles, dans le monde d’aujourd’hui.
C’est la ville de Bologne qui a porté ce projet. Elle joue le rôle de chef de file de la Coalition européenne des villes contre le racisme (ECCAR), lancée à l’issue de la quatrième Conférence européenne des villes pour les droits de l’homme, en 2004.
La même année, l’UNESCO a créé un vaste réseau mondial de villes réunies autour de la lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’exclusion dans les espaces urbains. Sous le nom de Coalition internationale des villes inclusives et durables (ICCAR), il regroupe les entités régionales créées pour l’Europe (2004), l’Afrique (2006), l’Amérique latine et les Caraïbes (2006), l’Asie et le Pacifique (2007), le Canada (2007), les États arabes (2008) et l’Amérique du Nord (2013).
La mobilisation des villes en faveur d’une culture de solidarité et de coopération passe par diverses voies, y compris les réunions régulières des maires, les conférences internationales et les publications. En mai 2016, par exemple, l’UNESCO et la Fondation de son Ambassadrice de bonne volonté Marianna V. Vardinoyannis ont lancé l’initiative Villes accueillantes pour les réfugiés. Menée en partenariat avec l’ECCAR, cette dernière a notamment donné lieu à une publication du même nom, parue en 2016 (en anglais), qui offre pour la première fois une cartographie et une analyse détaillées des questions urbaines et migratoires, essentiellement en Europe. Elle passe en revue les points de vue des réseaux internationaux sur les villes et la migration, dégageant une série de principes, de lignes directrices et d’actions communes à mener en matière de gouvernance urbaine.
Regardez la vidéo Cities Welcoming Refugees and Migrants
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