
La Santé du monde: dix ans de progrès
Cette année, la Journée mondiale de la Santé coïncide avec le dixième anniversaire de l'entrée en vigueur, de la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé. Que ce soit pour chacun de nous une occasion de passer en revue ce qui a été fait, pendant ces dix années, pour l'amélioration de la santé dans chaque pays et dans l'ensemble du monde.
De grands progrès scientifiques ont été réalisés dans le domaine des médicaments, des vaccins et des insecticides, tandis qu'étaient créées des méthodes plus efficaces pour combattre et prévenir les maladies.
Ces nouvelles connaissances ont été rapidement mises en pratique partout où le besoin s'en est fait sentir. Au cours des dix dernières années, la circulation et l'échange des informations scientifiques et de l'expérience pratique ont atteint une ampleur sans précédent. Jamais non plus on n'a vu autant de savants et de spécialistes des questions de santé publique se rendre d'un pays à l'autre pour apprendre, pour enseigner, pour démontrer.
Plus important encore : un nombre toujours croissant de personnes, dans tous les pays, se rendent compte que la santé est un mode de vie et de pensée, et non pas simplement l'absence de maladie ou d'infirmité. Les gouvernements en sont venus à se considérer responsables de la santé tie leurs populations ; dans tous les pays, en plus des services fournis dans les hôpitaux et institutions classiques, on cherche à développer l'hygiène du milieu, à assurer des soins aux mères et aux enfants, à améliorer les conditions d'alimentation et de nutrition.
A la suite de ce progrès accéléré, un changement profond s'est produit dans les conceptions et dans les méthodes. Lors d'une Conférence internationale de la santé tenue à New York en 1946, soixante et un gouvernements ont affirmé que l'inégalité des divers pays en ce qui concerne l'amélioration de la santé et la lutte contre les maladies, en particulier les maladies transmissibles, est un péril pour tous. La santé cesse donc d'être un problème national, pour devenir mondial. Comme la paix, la santé est une et indivisible. Les gouvernements ont formulé des principes nouveaux de la coopération internationale dans le domaine de la santé et les ont incorporés à la Constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé qui est entrée en vigueur deux ans plus tard.
Aux nations qui s'étaient ainsi groupées voici douze ans pour établir cette coopérative mondiale de la santé, dont le programme dépassait largement toutes les tentatives antérieures, sont venues se joindre, depuis lors, vingt-sept autres nations, ce qui porte à 88 le nombre actuel des Membres de l'OMS.
Chaque pays qui lutte contre les maladies séculaires et s'efforce de créer des services de santé publique modernes profite de l'aide que tous les autres pays lui prêtent, dans un véritable esprit de coopération, par l'intermédiaire de l'Organisation Mondiale de la Santé. Dix années de tâtonnements et d'erreurs, de réussites et d'insuccès" ont montré l'utilité, mais aussi les limites de cette aide internationale. A mesure que les. administrations sanitaires prennent confiance dans les possibilités de progrès qui leur sont ainsi offertes, elles discernent mieux quels efforts elles doivent elles-mêmes entreprendre pour tirer le meilleur parti possible de l'assistance extérieure.
Dr. M. G., Candau, Directeur Général de l'Organisation Mondiale de la Santé