
Le Cosmos, grande aventure internationale
Il y a cinq ans, le 12 avril 1961, Youri Gagarine gravitait autour de la terre : l'homme venait d'entrer dans le cosmos. Pour ouvrir ce numéro consacré à la coopération internationale dans la recherche et les activités spatiales, nous présentons ici les déclarations adressées au Courrier de l'Unesco par deux prestigieux cosmonautes : Youri Gagarine et Walter Schirra. Celui-ci fit deux voyages dans l'espace, pour un vol solitaire en 1962 et, en 1965, pour le premier rendez-vous de deux satellites.
Youri Gagarine: Je félicite tous ceux qui travaillent dans le domaine des recherches cosmiques et avant tout mes collègues, les cosmonautes américains et soviétiques, à l'occasion du 5e anniversaire du premier vol d'un Terrien dans le cosmos. L'ère des vols cosmiques, des expériences scientifiques audacieuses dans l'univers a commencé. Il est très important, à mon avis, d'étendre davantage la coopération internationale pour maîtriser et utiliser l'espace cosmique, afin que chaque vol de l'homme dans le cosmos, chaque lancement de stations et de laboratoires scientifiques dans l'espace, vers d'autres planètes, serve l'humanité au nom de la vie et de la paix.
Walter Schirra : A une centaine de kilomètres en l'air, il n'y a pas de frontières et d'une capsule spatiale on n'en voit aucune sur la Terre : c'est peut-être là un phénomène qui va de soi, il n'en est pas moins considérable. Que l'exploration cosmique soit menée par-delà toute frontière politique ne faisait aucun doute pour les auteurs du Space Act de 1958. L'acte qui a fondé la National Aeronautics and Space Administration (NASA) et voué notre pays à l'exploration de l'espace, compte, au nombre des fins poursuivies, la coopération avec d'autres pays et groupes de pays en vue de l'application pacifique de nos entreprises dans le domaine cosmique.
Au sommaire
Le cosmos : grande aventure internationale, par A. H. Abdel-Ghanî
Peu importe de savoir qui sera le premier sur la Lune, pourvu que toute l'humanité en bénéficie, par Anatoly Blagonravov
Les entreprises spatiales conjointes prouvent leur valeur dans ce passionnant secteur de la recherche, par Arnold W. Frutkin
Droits et devoirs dans le cosmos : vers une juridiction spatiale, par Eugène Pépin
Europe, satellites et corps célestes, par Pierre Auger
Pourquoi nous y allons, par Constantin Feoktistov
Un laboratoire international lunaire, par Bruno Friedman
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Découvrez aussi l' « édition spatiale » du Courrier !
Photo de la couverture: Le 12 octobre 1964, à bord de l'astronef « Voskhod », cette photographie du cosmos était prise par le savant Constantin Feoktistov. Sur le hublot, les reflets du soleil provoquent des taches polygonales. Feoktistov effectuait un vol d'étude de 24 heures, en compagnie de l'astronaute V. Komarov et du médecin B. Egorov. Il était pour sa part chargé d'observations concernant, entre autres, les lignes de partage des différentes couches de l'atmosphère au-dessus de notre planète.