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The Book of Needs

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© UNESCO

L’UNESCO vient de publier une brochure en anglais sur les besoins en matière d’éducation, de science et de culture dans les pays dévastés par la guerre. Ce livre dont le titre est « Book of needs » n’a pas encore été traduit en français. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il serait bon d’en faire, en cette langue, une brève analyse, le sujet dont il s’occupe étant trop important pour que le Courrier n’attire pas sur lui l’attention de ses lecteurs français.

Le Dr. Huxley, Directeur général de l'Unesco, qui a préfacé cet ouvrage, souligne dès ses premiers mots l'énormité des pertes subies par les pays livrés à l'envahisseur, en Europe comme en Asie :

« Ce rapport contient beaucoup de redites. La même histoire s'y trouve répétée, ressassée ; il n'y a quelque variété que dans le décor. La tragédie qui nous est présentée est bien la tragédie de la répétition ; dans tous les pays, ce n'est que ruines, pénurie de matériel, maîtres surmenés, enfants anémiques. Peut-être est-ce en prenant pleinement consciente de cette répétition que l'on se rendra le mieux compte de l'énorme étendue du mal fait par l'envahisseur et de l'immensité des problèmes auxquels le monde doit faire face.»

Mais le « Book of needs » n'est pas seulement un compte rendu des pertes subies sur le plan matériel en bâtiments et outillage scolaires. En préparant ce rapport, on a pensé que des renseignements complémentaires sur les atteintes portées à la santé des enfants et des adultes, conséquence directe de la guerre, méritaient d'y être incorporés.

Comme l'écrit le Dr. Huxley dans sa préface : « J'espère que cette première tentative pour dresser un tableau des pertes des réalisations et des besoins des pays sur lesquels s'étend encore l'ombre des ruines de la guerre, touchera un public étendu. Le relèvement de l'éducation, de la science et de la culture dans ces pays dévastés implique un appel à l'aide auquel ne saurait rester sourd personne qui tienne à ce que soit conservée la notion des valeurs réelles chez les générations de demain. »

Pour la Grèce, par exemple, le rapport signale que ce pays, oui a toujours été pauvre, est maintenant presque dans la misère.

Dans ce pays, la plupart des écoles sont entièrement détruites La perte de matériel est quasi-totale.

Le rapport expose que : « Il n'existe aucun témoignage digne de foi selon lequel il reste ravit une école de village absolument intacte, avec son mobilier et son matériel.»

En Pologne, six millions de citoyens ont péri, et le pays entier a été dévasté. Il y a cinq cent mille orphelins de père et de mère, trois millions d'enfants sont sous-alimentés, les deux tiers de la totalité des livres des bibliothèques ont été détruits et 60 % du matériel d'éducation du pays ont été anéantis.

Le même tableau tragique de misère et de besoins se réprouve dans tous les pays dévastés d'Europe et d'Extrême-Orient.

La situation comporte toutefois des aspects moins sombres. Les quinze pays dont les problèmes sont exposés dans le "Book of needs" ne sont pas demeurés inactifs ; et ils n'attendent pas non plus passivement l'aide étrangère.

Les gouvernements et les organismes nationaux privés font actuellement tous leurs efforts en vue de la reconstruction et du relèvement de leur pays. Mais ils ne peuvent espérer accomplir, sans aide extérieure, tout ce qui reste à faire.

Et le livre s'achève sur ce pressant appel : « Il a déjà beaucoup été fait, et il est beaucoup fait actuellement pour aider les pays dévastés par la guerre dans leur immense tâche de reconstruction dans le domaine de l'éducation, de la science et de la culture. Mais il reste encore beaucoup à faire. Il y a maintenant deux ans que la guerre a cessé, mais les ravages résultant du plus terrible bouleversement de l'Histoire sont de sr grande importance que l'on ne saurait prévoir encore le relèvement réel et total d'aucun des pays atteints. »