Construire la paix dans l’esprit
des hommes et des femmes

Quand l'Afrique et l'Europe cherchent à se connaître

Mon ami Jacques,

Je suis très heureux de correspondre avec toi. Je m'appelle Bouba et mon père s'appelle Gadji. Il cultive le mil. C'est moi qui chasse les oiseaux et les singes de ses plantations, qui garde son troupeau de chèvres. J'ai une soeur qui s'appelle Djénabou et un petit frère qui s'appelle Oumar. Ma mère pile le mil, écrase les arachides, balaie la case. J'espère que tu es en bonne santé, ainsi que tes parents.

Au revoir. A te lire bientôt.

Ton ami BOUBA.

Pitoa (Cameroun), le 1er octobre.

 

Mon cher Bouba,

Je m'appelle Jacques Lacroix. Mon père est cultivateur. Il a un troupeau de trente brebis et quatre cochons. Ma mère est ménagère. Elle prépare les repas, nettoie la maison, fait la lessive, aide mon père dans les champs.

J'ai un frère : Maurice, et deux soeurs : Jeannette et Léonce.

Je suis heureux de correspondre avec toi. J'espère que tu te portes bien.

Amicalement.

Ton ami JACQUES.

Costes-Gozon (France), le 1er octobre.

Sous le nom de Bouba, les écoliers de Pitoa (Cameroun) ont écrit aux écoliers de Costes-Gozon (sud de la France), décrivant leur vie, leurs travaux et leurs jeux. Sous le nom de Jacques, les petits villageois français ont répondu. Leurs instituteurs avaient inscrit cette correspondance au programme de la classe. Chaque semaine, les textes reçus étaient expliqués, lus, recopiés. Petits Africains et petite Européens faisaient ainsi connaissance et s'aidaient mutuellement à apprendre la même langue. Cela a donné finalement le petit livre très émouvant et plein d'enseignememt (Notre Ami Jacques, éd. Club Africain du Livre, Pitoa), dont nous donnons ci-après quelques extraits.

Apprenez plus sur la naissance d'un dialogue entre l'Afrique et l'Europe! Lisez ce numéro. Téléchargez le PDF.

 

Septembre 1960