
Plein feu sur le monde des livres : cinq milliards de livres par an
Il sort chaque année cinq milliards de volumes des imprimeries du monde entier. Si élevé que paraisse ce chiffre, il ne représente pourtant' que deux livres par habitant de la planète et les manuels scolaires interviennent pour moitié dans ce total. Cette production est fortement concentrée, puisque si l'on compte un peu plus de soixante pays producteurs de livres, dix pays publient à eux seuls à peu près les trois quarts de tous les ouvrages qui paraissent (il est vrai qu'ils représentent environ trois quarts de la population du globe). Près de 3 000 langues, sans compter de nombreux dialectes, sont parlées dans le monde. Et pourtant les 9/10 de notre littérature ont été écrits en huit langues seulement. La concentration est encore plus accentuée en ce qui concerne les traductions : 70 % des traductions du monde entier sont faites en quatre langues seulement.
L'une des difficultés rencontrées dans l'étude du monde des livres tient précisément à ce que, dans ce domaine comme dans bien d'autres, les statistiques sont souvent insuffisantes. C'est ainsi qu'il n'existe pas de définition universellement admise du livre, que bien des pays ne distinguent pas de la brochure.
Les principaux pays producteurs n'ont pas eux-mêmes réussi, jusqu'à présent, à se mettre d'accord sur une définition commune du livre. C'est ainsi qu'un ouvrage considéré comme livre au Royaume-Uni peut être classé comme brochure en Irlande. Dans le premier de ces pays, on admet, aux fins de statistique, qu'un livre est une publication dont le prix est de 6 pence (environ 25 francs français) ou davantage, mais il n'existe pas de définition de la brochure. En Irlande, il faut qu'une publication compte au moins cent pages pour être considérée comme livre et cette définition est également acceptée par l'Italie et par Monaco. Au Danemark, toute publication de soixante pages ou plus constitue un livre, tandis qu'au Liban et en Union Sud-Africaine cette qualité est reconnue aux publications contenant au moins cinquante pages. Le Canada, la Finlande et la Norvège fixent le minimum à quarante-neuf pages, la Belgique à quarante, et la Hongrie, à soixantequatre. La Tchécoslovaquie accepte de classer parmi les livres les publications d'au moins trente-deux pages ; en Islande, dix-sept pages suffisent. Le besoin se fait évidemment sentir d'une définition internationale uniforme du livre.
L'Unesco cherche à faire adopter un point de vue commun par les organisations bibliographiques gouvernementales ou non officielles. Par exemple, elle a recommandé que, pour les besoins de la statistique, un livre soit défini comme une « publication non-périodique contenant 49 pages ou plus », que les brochures, comme les livres, soient inclus dans le chiffre total de la production annuelle, comme c'est généralement le cas aujourd'hui, mais qu'ils soient enregistrés séparément; que les livres, documents académiques, ouvrages de référence et atlas y soient inclus (sous des dénominations différentes), à condition qu'ils soient vendus commercialement; et que les manuels scolaires ne soient pas exclus des statistiques nationales du livre.
Mais quelle que soit la définition qui sera finalement adoptée, le livre restera toujours la source inépuisable du savoir humain, la pierre angulaire de la culture.
En fait, si des moyens d'expression nouveaux ont pris dans la vie quotidienne une importance et une utilité considérables, répandant à profusion idées et enseignements, le rôle du livre, dans le monde moderne plus encore que dans l'ancien, reste fondamental, et sa vitalité est plus grande que jamais. C'est à ce rôle qu'est consacré le présent numéro du « Courrier de l'Unesco ».
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