Zimbabwe: dynamiser le développement par la culture

Le 16 mai, le Rapport mondial 2018 de l'UNESCO «Re|Penser les politiques culturelles» a été lancé à Harare, au Zimbabwe, réunissant plus de 200 participants, y compris des représentants de diverses institutions culturelles, médiatiques et publiques. Organisé en coopération avec le ministère de la Jeunesse, des Sports, des Arts et des Loisirs, l'événement a mis en évidence la contribution positive de la culture au développement durable.

La culture est à la fois un catalyseur et un moteur du développement durable. Les industries culturelles et créatives (ICC) génèrent des revenus annuels de 2,250 milliards de dollars et des exportations mondiales de plus de 250 milliards de dollars. De plus, ces secteurs représentent souvent environ 10% du PIB national et emploient plus de personnes âgées de 15 à 29 ans que tout autre secteur.

La culture a également le potentiel d'atteindre des objectifs de développement clés. L’Agenda du développement durable des Nations Unies 2030 mentionne explicitement la culture en ce qui concerne l'éducation, la croissance économique, les villes durables et les modes de consommation et de production responsable. Le déploiement de ressources culturelles peut également contribuer à réduire les inégalités au sein des pays et entre les pays, ainsi qu'à réaliser l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles.

Au cours de la dernière décennie, le Zimbabwe a pris des mesures importantes pour promouvoir ses ICC. Des initiatives de la société civile incluent le Plan national d'action pour les arts et la culture (2012) dirigé par Nhimbe Trust qui a défini les aspirations et les préoccupations du secteur créatif et le Fonds culturel du Zimbabwe créé en 2006 pour soutenir financièrement les professionnels de la culture et les artistes. Le gouvernement est également en train de créer une chambre des ICC pour mieux exploiter le potentiel de ce secteur.

Intégrer la culture dans le développement

Dans ce contexte, le lancement du nouveau rapport mondial de l'UNESCO a souligné l'importance de l'intégration de la culture dans les cadres nationaux de développement durable. L'événement a été ouvert par Margaret Chirapa, Secrétaire générale de la Commission nationale du Zimbabwe pour l'UNESCO, Farai Mpfunya, Directeur exécutif du Fonds culturel du Zimbabwe et Dr Biggie Samwanda, Directeur des arts, de la culture et du patrimoine au Ministère de la jeunesse, des sports et des arts et loisirs

« Ce rapport est essentiel pour le Zimbabwe, où l'accès à des données et informations adéquates liées aux secteurs de l'industrie créative et à leur contribution au développement et à la croissance du produit national reste un défi majeur. Grâce à ce rapport, nous sommes ici pour faciliter le partage transparent de l'information et surveiller les tendances et les défis mondiaux dans les États membres », a déclaré le Dr Biggie Samwanda.

« Nous sommes impatients d'utiliser ce rapport global comme outil pour faire avancer les aspirations du Zimbabwe en matière de liberté artistique, de mobilité des artistes, d'égalité des genres et de créativité numérique", a exprimé Farai Mpfunya.

Les débats ont portés sur la nécessité de renforcer la coopération interministérielle. La culture, étant une question transversale, nécessite l'implication de différents acteurs.

"Nous devons reconnaître qu'il existe de multiples parties prenantes dans la politique culturelle. Le rapport montre que depuis trop longtemps nous nous concentrons trop sur les ministères de la culture et les ONG culturelles pour réaliser le changement que nous voulons. Mais le changement en termes de choses pratiques qui doivent se produire dépasse de beaucoup les attributions des ministères de la culture », a souligné Ojoma Ochai, directeur des arts pour le British Council West Africa.

Parallèlement à l'événement de lancement, l'UNESCO a également organisé un atelier de formation sur la diversité des médias le 15 Mai, sous la direction de M. Charles Vallerand,  membre de la Banque d'experts de la Convention de 2005. L'atelier, réunissant des responsables gouvernementaux, des défenseurs des droits de l'homme et des professionnels des médias et de la culture, a abordé des sujets liés à la propriété des médias, à la diversité des contenus et à la liberté des médias.

L'atelier fait partie du projet « Renforcer les libertés fondamentales à travers la promotion de la diversité des expressions culturelles », soutenu par l'Agence suédoise de coopération au développement international (Asdi)

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