Financé par le Fonds pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le projet avait pour but d’assurer le développement durable du site de Dahchour, inscrit au patrimoine mondial. Dans le cadre du plan directeur national pour la conservation du patrimoine culturel en Égypte, il visait à renforcer les capacités de gestion du site en appuyant l’entrepreneuriat et l’emploi local dans les industries créatives et le tourisme culturel, et en sensibilisant le public à l’intérêt que présente le patrimoine mondial pour le développement social.

En plus de préserver effectivement le site archéologique et les ressources naturelles environnantes, le développement durable de la composante Dahchour de Memphis, de sa nécropole et de la communauté environnante visait deux objectifs spécifiques étroitement liés à l’économie créative. Il visait à stimuler le développement local et la création d’emplois et à accroître la conscience culturelle de la communauté environnante. Le projet a formé, compte dûment tenu des spécificités culturelles, des femmes locales à la production d’artisanat (broderie, tapis, objets d’art). Grâce à sa prise en compte des spécificités culturelles, le projet a fait connaître aux femmes des expériences de travail qui allaient au-delà de leurs fonctions familiales traditionnelles.

On a formé à grande échelle la population locale dans divers domaines : 80 femmes ont reçu une formation technique intensive à la production d’artisanat et 3 000 habitants ont été formés à la gestion du tourisme culturel. Le programme de renforcement des capacités associé à l’octroi de crédit a favorisé la création de petites et moyennes entreprises.

Le projet a contribué à améliorer les possibilités d’emploi dans les industries créatives et le tourisme culturel, en particulier pour les femmes. Il a bénéficié directement à 4 900 personnes, dont 39 % de femmes, et indirectement à 40 000 personnes, dont 46 % de femmes.

« Nous avons nos propres plans et rêves et agissons en tant que communauté », dit Shahin Marwa, jeune femme de 25 ans environ, membre du Forum Dahchour. « Grâce au Forum et à la multitude d’activités, les gens de différents villages ont appris à se connaître et comprennent mieux, désormais, l’intérêt de conjuguer les efforts et de travailler ensemble ».

Om Ahmed, comme nombre d’habitants de Dahchour, s’est déclarée optimiste quant à la nouvelle culture d’entrepreneuriat qui prévaut dans la communauté et à l’action menée pour sensibiliser les résidents au potentiel de la région en tant que centre de tourisme, de culture et d’artisanat. 

Levant les yeux de son travail à l’atelier d’artisanat organisé par l’ONU, où elle et ses collègues étaient penchées pour transformer, en les tissant, des feuilles de palmier en élégants sacs à main pour dames, elle dit : « Un jour, des gens du monde entier chercheront des articles comme ceux-ci étiquetés Made in Dahchour ». Elle ajoute, d’un air ludique : « Nous allons même rivaliser avec la Chine ! ».