Les arts et traditions des citoyens autochtones et d’ascendance africaine du Nicaragua sont depuis longtemps les activités culturelles les moins financées du pays.

Pour remédier au manque de financement, de formation, de production et d’infrastructure de distribution de ces collectivités, le gouvernement a travaillé, dans le cadre du Fonds pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, avec l’ONU pour créer le Fonds ProCulture, chargé d’accorder des microcrédits aux petites entreprises culturelles et touristiques et de les former à la gestion.

Les programmes de microcrédit du Fonds ProCulture ciblent des personnes, femmes et hommes, qui cherchent à se lancer dans l’artisanat, les arts visuels, la broderie, la danse ou la musique. Avant la remise des fonds, des ateliers et des séminaires sont organisés pour fournir aux entrepreneurs potentiels des conseils et une formation technique.

Les modules incluent le marketing, la planification, la budgétisation et la gestion de petites et moyennes entreprises. Après cela, les entrepreneurs sont invités à soumettre des plans d’activité et des propositions pour, éventuellement, bénéficier d’un microcrédit renouvelable en fonction de la viabilité de leur proposition déterminée par un comité institutionnel.

Julio Lopez, l’une des réussites du Fonds, se tient devant son étal Barrio 19 du marché des Célébrations d’El Payo de Mayo, à Bluefields. Garifuna originaire de l’Orénoque, ce sculpteur de palissandre vit dans ce port caribéen de 87 000 habitants. Il participe régulièrement à ce marché annuel où des dizaines d’entrepreneurs locaux se rassemblent pour vendre leurs créations et œuvres d’art aux habitants du coin et aux touristes de plus en plus nombreux. Actuellement, sa petite entreprise de production culturelle prospère, mais cela n’a pas toujours été le cas.

Julio Lopez a reçu du Fonds une formation et un microcrédit. Avec ses nouvelles connaissances, notamment des techniques de finition et des processus de conception, ainsi qu’un modeste crédit, il a pu étendre son atelier et accroître sa production. Il a également, face à l’intérêt et à la demande que suscitaient ses œuvres en palissandre, embauché des gens.