À La Plata, juste à côté de Buenos Aires, une école enseigne aux élèves la chose la plus importante qui soit, à savoir que plus ils reçoivent d’éducation, mieux ils seront préparés à l’avenir.

Avec une tradition riche et variée de musique, de danse, de théâtre, de cinéma, de littérature et de design, les industries créatives fleurissent en Argentine. Ce secteur dynamique emploie quelques 300 000 personnes et représente 3,5 % du PIB du pays. Or, tandis que la demande du marché en praticiens qualifiés augmente également, de nombreux jeunes talentueux ont des difficultés à percer.

Aspirante scénographe, Diana Caraballo explique : « Il est très rare, pour des artistes, de trouver des opportunités de formation et de développement abordables qui soient pratiques ». Elle a eu la chance de récemment terminer un cours de scénographie et de couture d’une nouvelle école professionnelle d’arts de la scène à La Plata.

Cette école a été créée par la Fundación Teatro Argentino de La Plata, organisation non gouvernementale (ONG) nationale qui s’emploie à faire connaître les arts de la scène à un public plus large. En 2011, avec le soutien du FIDC, la Fundación a créé, au sein du Teatro Argentino, une école dont le but est de développer les compétences des jeunes et des adultes sans emploi en leur enseignant les techniques de théâtre et de production à un coût minime.

Le projet consistait à établir des critères de sélection des étudiants, des procédures et des programmes intensifs d’une année destinés à aider à répondre à la demande en compétences créatives. Les modules comprenaient l’audiovisuel, la communication, la scénographie, la performance d’acteur et l’écriture créative. L’Institut culturel de Buenos Aires s’y associa pour concevoir conjointement quatre ateliers d’arts de la scène enseignés par des experts de renommée internationale, notamment de l’Opéra d’Amérique latine. Étaient enseignés la sculpture, la menuiserie et les accessoires, la scénographie et la gestion de l’espace, l’éclairage, la coiffure et le maquillage. La première année, 586 étudiants ont suivi ce programme, y compris Diana Caraballo.

Pour cette dernière, « le point fort de cette formation d’une année fut la demande que j’ai reçue d’une société d’événementiel pour créer ses costumes ». À présent, avec certains de ses compagnons d’études, Diana gère une ONG baptisée Almenara. Elle ajoute : « C’est génial, car nous aussi reçu de l’aide pour trouver un emploi dans le secteur culturel ». Le programme de formation professionnelle et de placement de l’école aide les étudiants à obtenir des stages.

À l’issue du cours, 58 diplômés ont trouvé un emploi dans des institutions d’arts de la scène. Pendant ce temps, avec le Programme d’entrepreneurs indépendants du Ministère du Travail, de plus en plus de diplômés ont créé leur entreprise. Quatre étudiants ont créé une ONG, sept ont entrepris une carrière dans des galeries d’art et deux se sont lancés dans l’édition.

Avec l’appui du secteur privé, des étudiants ont également présenté des expositions et pris part à des salons de l’emploi. De plus, l’école noue des contacts avec d’autres pays d’Amérique latine. Des liens ont été tissés avec des institutions similaires de la région et avec des étudiants de Colombie, du Chili, du Brésil, d’Équateur, du Pérou et d’Uruguay qui avaient participé à certaines des formations. Un réseau a également été mis en place pour vendre les œuvres des étudiants, les bénéfices revenant aux artistes et à l’école.

La création, avec l’appui du FIDC, de l’école professionnelle du Teatro Argentino a accru le nombre d’individus talentueux actifs dans les industries créatives, ainsi que les compétences et les opportunités des jeunes et des adultes sans emploi. Une subvention de 200 000 dollars du Ministère du développement social a depuis été investie dans les installations de l’école. Avec son réseau d’acteurs locaux, régionaux et internationaux, le projet va continuer de nourrir la créativité dans les années à venir.