
Savoirs autochtones et changement climatique
Afrique
Quelles observations météorologiques font les éleveurs africains ? Que savent-ils et qu’apprennent-ils sur leur climat ? Et que font-ils pour s'adapter aux changements ? Les zones semi-arides telles que celles occupées par les peuples pastoraux en Afrique sub-saharienne sont aujourd’hui soumises à un climat et à une météorologie variable et imprévisible, une caractéristique qui sera exacerbée par le changement climatique.
La capacité des autorités nationales à surveiller et à prévoir les phénomènes climatiques extrêmes, ainsi qu’à transmettre ces informations jusqu’aux zones reculées, et à engager un dialogue constructif avec les populations rurales peut être améliorée lorsque toutes les connaissances pertinentes, y compris les savoirs autochtones, sont disponibles.
Soutenu par la Suède et le Fonds-en-dépôt japonais, ce programme de l’UNESCO a deux composantes:
- L’autonomisation et le renforcement des capacités des peuples pastoraux à s'engager dans un dialogue science-politique
- La recherche transdisciplinaire liant savoirs autochtones et scientifiques sur le changement climatique pour renforcer la résilience des communautés
Notes de politiques climatiques
Connaître notre climat changeant en Afrique
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Savoirs autochtones et locaux et changement climatique
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Savoirs autochtones et locaux dans les politiques d’adaptation
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Savoirs autochtones et locaux, biodiversité & changement climatique
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Rapport de la réunion d'experts de l'UNESCO
Rapport de la réunions d'experts de l'UNESCO sur les savoirs autochtones et le changement climatique en Afrique (pdf, en anglais)
Nairobi, Kenya, 27-28 juin 2018
Recherche communautaire
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Les Peulhs du Nord du Burkina Faso
Le projet se concentre sur les éleveurs Peulhs ou Fulani de la province de Séno, dans la région du Sahel du Burkina Faso, qui est la région la plus aride du pays. Les communautés sahéliennes d’agro-pasteurs pratiquent la transhumance et se déplacent avec leur animaux à la recherche d'eau et de pâturages.Les Peulhs lisent les étoiles afin de recueillir des informations les guidant dans leurs activités agricoles et pastorales en déterminant le début de la saison des cultures.
Au cours des dernières années, les sécheresses sont devenues plus fréquentes et plus sévères, conduisant à des pertes importantes d'animaux, ainsi qu’à la disparition des pâturages et à l'épuisement rapide des réserves d'eau.
Le projet visera à renforcer les capacités des communautés dans leur dialogue avec les services météorologiques nationaux. Dans le même temps, il contribuera à améliorer le dialogue entre les éleveurs et les communautés agricoles. Il se penchera également sur des technologies telles que la radio communautaire comme moyen de partager et diffuser leurs prévisions.
Les promoteurs du projet sont des chefs traditionnels des communautés Peulhs. Le partenaire principal possède une expérience de plus de quinze ans dans la coopération entre de sa communauté et les scientifiques du climat et le Service National du Climat, y compris à travers l’initiative Prévision saisonnière en Afrique de l'Ouest (PRESAO).
Les Peulhs Mbororo du Tchad
- Présentation (pdf)
- Rapport final (pdf)
Le projet est mené au Tchad avec les Mbororo, en particulier avec un sous-groupe appelé Mbimbé Woïla, une des rares communautés pastorales à être entièrement nomade.
Le peuple Mbororo est célèbre pour élever le bétail à longues cornes rouges ainsi que pour leur pratique de déplacements saisonniers avec leur troupeaux. Ils ont développé un large éventail de pratiques traditionnelles et des prévisions météorologiques de par leurs interactions dans leur milieu. Pendant la saison sèche, le groupe s’installe à proximité du lac Tchad et peut voyager à travers les frontières du Tchad-Cameroun-Nigeria si la saison est mauvaise. Leurs déplacements sur de grandes distances constituent une opportunité pour comprendre comment leurs prises de décisions sont influencées par différents facteurs, y compris la disponibilité et la qualité des pâturages.
Les promoteurs du projet sont des femmes Mbororo travaillant avec leurs communautés et qui ont aussi de l’expérience avec le service météorologique national, ainsi qu’avec les ministères impliqués dans l’agenda relatif au climat.
Éleveurs Afar Éthiopie
L'étude sera menée dans le district d’Ab'alá, situé dans l'état régional d’Afar en Ethiopie, parmi les Afar, la deuxième plus grande communauté d’éleveurs en Ethiopie. La variabilité spatiale et temporelle du climat est une caractéristique du paysage Afar. Le climat et son caractère variable sont une composante très importante du mode de vie des pasteurs Afar qui ont mis au point un calendrier traditionelle méticuleux grâce auquel ils identifient les dates et lieux exacts des périodes pluvieuses. Bien que ces calendriers et systèmes météorologiques traditionnels, impliquant des devins climatiques, aient été très importants pour guider le système de production de l'élevage pastoral des Afars, l’accroisement de la variabilité climatique et de la fréquence des sécheresses ont poussé les Afars à développer des alternatives à ces systèmes et à utiliser d'autres sources telles que les systèmes formels d'information sur le climat. Cependant, la plupart des ménages Afar n'ayant pas accès aux informations météorologiques formelles actualisées, beaucoup ne peuvent pas les interpréter efficacement, et les systèmes traditionnels restent donc importants.
Ce projet vise à documenter et mettre en valeur un système de connaissances caractérisé par sa pertinence au niveau local, et ce faisant, il contribue à son intégration dans le système formel de connaissances sur le climat ainsi qu’au développement d'information localement pertinente sur le climat et à l'adaptation politique.
Le chercheur en charge de l’étude est professeur adjoint à l'Université de Mekelle en Ethiopie,Il a plus d'une dizaine d’années d'expérience avec les éleveurs Afar.
Les Bahima d’Ouganda
Les Bahima sont un groupe ethnique de langue Bantu dépendant de la production animale, principalement des vaches Ankole à longues cornes. En raison de la pression démographique et de la dépossession de terres pastorales dû au développement de l'élevage, il y a une aggravation importante de la déforestation et de la dégradation des terres des Bahima.
Le projet vise à comprendre les connaissances des éleveurs sur leur bétail, en particulier sur la race endémique Ankole.
La promotrice du projet est chargée des programmes du Réseau pastoral et environnemental de la Corne de l’Afrique (PENHA), une ONG internationale conçue et dirigée par des Africains, promovant un approche régionale de la gestion des problèmes liés au pastoralisme.
Les Karamojong d’Ouganda
Karamoja est une région aride / semi-aride qui s’étend sur 2.800.000 hectares dans la région nord-est de l’Ouganda. Le pastoralisme transhumant est pratiqué au Karamoja ; les hommes et le bétail se déplacent à travers la région à la recherche de pâturages et d'eau pendant les saisons sèches.
Au cours des dernières années, la communauté Karamojong est devenue de plus en plus exposée à une diversité de catastrophes naturelles et d'origine humaine, telles que des inondations ou des sécheresses. En raison de l'effet combiné de la sécheresse, des inondations, des conflits et des changements dans l'utilisation des terres et les types d'administration des terres, la vie traditionnelle des Kamarajong, basée sur le pastoralisme, est en train de changer.
Le projet vise a documenter les mécanismes d'alerte précoce concernant les prévisions météorologiques.Le porteur du projet est également le gestionnaire de la mobilisation et de la sensibilisation du Programme d’adaptation aux changements climatiques de la Plate-forme de réduction des catastrophes et risques de Teso.
Les Massaï de Tanzanie
Cette initiative sera menée avec des pasteurs Maasaï du village de Terrat, du district de Simanjiro, dans le nord de la Tanzanie. Leur système traditionnel d'élevage comprend une mobilité très flexible et durable dans les pâturages de saison.
Malgré le déclin de la mobilité au fil du temps, les éleveurs Massaï vivent encore en communauté, dans des habitations permanentes et temporaires, où les familles au sens large vivent ensemble. Les familles communiquent quotidiennement, et à plusieurs reprises, des informations sur les phénomènes météorologiques locaux, la disponibilité du fourrage et sur la politique tribale. Le projet permettra de lier les anciens de la communauté qui détiennent des connaissances riches et non documentées sur les conditions météorologiques et sur la façon de faire face aux impacts du changement climatique avec les membres de la communauté qui sont impliqués dans la formulation des politiques et qui manquent des preuves décrites de façon détaillée et bien documentée pour défendre leurs arguments au sujet de la contribution des connaissances et pratiques traditionnelles pour l’adaptation aux changements climatiques.
Les promoteurs du projet travaillent avec les Maasaï du nord de la Tanzanie pour la documentation de leurs savoirs et de leurs inquiétudes liées au changement climatique. Leur organisation, l'Association pour le droit et la défense des éleveurs (ALAPA) se concentre principalement sur l'utilisation de la recherche et des publications pour faire du lobbying et du plaidoyer pour l’adoption de cadres juridiques et des politiques favorables aux éleveurs.
Contact: links@unesco.org