L'économie créative dans les examens nationaux volontaires L'économie créative occupe une place unique au sein des politiques culturelles, à la croisée de la culture, de l'économie et de la technologie. La transformation numérique a engendré une mutation profonde des industries culturelles et créatives (ICC) qui sont au coeur de l'économie créative. Cette dynamique a attiré l'attention des décideurs à travers le monde, qui ont cherché à tirer parti de ces retombées au travers d'actions nationales et locales. Pourtant, les ICCs demeurent largement absentes des Examens nationaux volontaires (ENV) soumis par les Etats membres pour faire état de leurs avancées dans la mise en oeuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030. De façon générale, la culture a pris une place croissante au sein des ENV soumis par les États membres au cours des dernières années, une tendance soulignée dans les précédents numéros du Tracker. La moitié des ENV soumis entre 2016 et 2020 font une référence substantielle à la culture en lien avec les 17 ODD, et 63% des ENV soumis en 2020 évoquent des politiques et initiatives culturelles. Pourtant, les différents domaines culturels ne sont pas représenté de façon homogène. Les ICC demeurent largement en retrait dans le contexte des ENV. Certains pays pourtant activement engagés dans des politiques en faveur du secteur créatif n'en font pas état dans leurs ENV. En outre, les liens entre la culture et la technologie demeurent globalement absents des ENV, ce qui laisse entrevoir une divergence dans la manière dont l'économie créative est abordée au sein des politiques publiques. Toutefois, un certain nombre d'actions engagées par les États membres dans le secteur des ICC reflètent des approches innovantes à cet égard et des liens plus étroits entre l'économie créative et le développement durable.

L’Organisation des États ibéro-américains pour l’éducation, la science et la culture (OEI) et l’UNESCO ont signé un accord de coopération pour œuvrer ensemble à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030. L’accord engage les parties à soutenir les initiatives visant à améliorer la contribution de la culture au développement durable, ainsi qu’à promouvoir les industries culturelles et créatives en Amérique latine. Dans le domaine de l’éducation, l’accord prévoit de tirer parti de divers mécanismes de coordination internationaux et régionaux pour renforcer la mise en œuvre de l’ODD 4.   Le Fonds ibéro-américain pour les arts du spectacle (IBERESCENA) a annoncé la distribution de 112 subventions pour des projets et des aides totalisant plus de 950 000 euros. Les projets seront mis en place tout au long de 2021 pour soutenir les arts du spectacle dans 16 pays membres en Amérique latine et en Europe. En ce qui concerne les Caraïbes, la CARICOM, l’Université des Antilles et l’UNESCO ont lancé le projet « Caraïbes créatives : un écosystème de ‘jeu’ pour la croissance et le développement » afin de stimuler la croissance des économies créatives dans 14 pays des Caraïbes. Le projet sous-régional est soutenu par un financement de 3 millions d’euros du Fonds européen de développement et sera déployé sur une période de 40 mois. En plaçant l’économie créative au cœur du projet, celui-ci a pour ambition de créer des emplois et de favoriser le travail décent ainsi qu’une chaîne de valeur efficace pour les biens et services culturels et créatifs, un meilleur accès au marché et un soutien à l’élaboration des politiques régionales et nationales.

À la suite de près de deux ans de préparation, le Pacific Data Hub a été lancé comme une plateforme numérique mettant à disposition des informations fiables sur le développement pour les gouvernements, les agences, les donateurs et la société civile du Pacifique. Il repose sur le principe que le partage des connaissances et la collecte de données sur une base régulière favorisent l’apprentissage et de meilleurs résultats au fil du temps. Le Pacific Data Hub détient également des données sur les 132 indicateurs de développement durable du Pacifique sélectionnés par la sous-région pour faciliter le suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Toujours au niveau sous-régional, la Chine, le Japon et la République de Corée ont dévoilé la sélection des villes désignées en tant que « Villes de la culture en Asie de l’Est 2021 ». Shaoxing et Dunhuang en Chine, Kitakyushu au Japon et Sunchon en République de Corée œuvreront ensemble tout au long de l’année pour promouvoir une série d’initiatives axées sur la culture, telles que les échanges culturels, le patrimoine culturel immatériel et la planification urbaine. Depuis son lancement en 2013, ce programme encourage le développement et la prospérité de la culture est-asiatique, tant au niveau de la sous-région qu’au-delà. L’Asie du Sud-Est est l’une des régions du monde qui connaît la plus forte croissance dans de nombreux domaines de développement. Le Conseil des affaires US-ASEAN, Deloitte et le Conseil de développement économique de Singapour ont lancé l’initiative « Les contours de l’Asie du Sud-Est », une plateforme d’information qui capture les tendances sociales, technologiques, économiques et politiques actuelles dans la région. Il donne également un aperçu des dynamiques complexes qui façonnent le monde des affaires aujourd’hui et de leur impact sur l’avenir du développement de l’Asie du Sud-Est. La Chine et le Pakistan ont convenu de renforcer leur coopération bilatérale actuelle dans les domaines de la culture et du tourisme. Les deux pays se sont engagés à tirer parti des liens existants, et d’introduire de nouveaux mécanismes, qui permettent d’exploiter le plein potentiel du développement, notamment à travers le tourisme bilatéral.

L’Organisation islamique mondiale pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) a lancé une nouvelle stratégie pour renforcer les capacités d’innovation dans le monde islamique.  Structurée autour de quatre piliers, la stratégie comprend la création de bourses de recherche, d’un prix de l’innovation et de programmes sur les technologies vertes et les pôles d’innovation dans les États membres de l’ICESCO. L’ICESCO prévoit d’encourager la coopération avec des partenaires internationaux, des centres de recherche et des universités, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du monde islamique, comme moyen d’échange mutuel pour exploiter les nouvelles technologies afin de renforcer les résultats en matière de développement. L’UNESCO a lancé son enquête régionale sur les langues afin d’actualiser les données sur les langues et les personnes les pratiquant dans la région des États arabes. Chaque année, à l’occasion de la Journée mondiale de la langue arabe le 18 décembre, l’UNESCO invite ses États membres et ses partenaires concernés dans la région à participer à cette enquête. Ce travail s’inscrit dans le cadre des efforts de l’UNESCO pour promouvoir la diversité linguistique et le multilinguisme, de la mise en œuvre de la Recommandation de l’UNESCO sur la promotion et l’usage du multilinguisme et l’accès universel au cyberespace (2003), et du travail de l’Organisation pour l’élaboration d’un Atlas mondial des langues.

Le mois de janvier a donné le coup d’envoi de l’Année des arts, de la culture et du patrimoine de l’Union africaine, en reconnaissance du rôle crucial des industries culturelles et créatives dans la réalisation des objectifs de développement de l’Agenda 2063. L’Afrique est dotée d’un patrimoine riche et diversifié et d’une scène artistique dynamique. Toutefois, le potentiel de croissance du secteur culturel est mis au défi par la fragmentation de l’industrie, l’irrégularité et le manque d’accès aux ressources, à la technologie et aux marchés mondiaux. Au cours de l’Année des arts, de la culture et du patrimoine, la riche diversité de la culture africaine sera au cœur d’une série d’activités couvrant le patrimoine culturel, les arts, les langues, la restitution des biens culturels et la création du Grand musée de l’Afrique. L’Année sera également l’occasion de multiplier les initiatives et les projets pour la paix et le développement durable sur tout le continent afin de promouvoir l’unité panafricaine, l’autodétermination, la liberté, le progrès et la prospérité collective. L’UNESCO s’est engagée à soutenir l’Afrique dans la poursuite de ces objectifs, comme elle l’a fait au cours des 20 dernières années en conférant à l’Afrique le statut de « priorité globale » dans l’ensemble des programmes de l’Organisation.

Cette section met en lumière une sélection des évolutions récentes en matière de politiques culturelles. Alors que les mesures de réaction à l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur le secteur culturel devraient largement guider les politiques publiques culturelles tout au long de l'année 2021, certains signes positifs montrent que les pays passent de mesures de relance à des stratégies à plus long terme pour renforcer la résilience de leur secteur culturel.

Le centre universitaire de KABALA a abrité ce 21 Décembre 2020, un atelier de renforcement de capacités des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à la production des données scientifiques. C’était sous la présidence de Mr. Amadou OUANE, Conseiller Technique représentant le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique avec à ses côtés, Mme Diallo Kadia MAIGA, Secrétaire Générale de la Commission Nationale Malienne pour l’UNESCO et l’ICESCO et Pr. Mama PLEA, Spécialiste et Conseiller Scientifique au bureau de Liaison de l’UNESCO auprès de la Commission de l’Union Africaine et de la Commission Economique des Nations Unies en Afrique (CEA) à Addis Abeba, représentant le Chef du Bureau de l’UNESCO au Mali.

Ils étaient une vingtaine de patrons de presse du Mali à prendre part à un atelier de formation sur la mise en œuvre des politiques tenant en compte le genre au sein des rédactions. Cet atelier fait suite à la formation ciblant les femmes journalistes sur leur droit et les techniques de protection liées à leur métier et était destinée aux patrons de médias afin de renforcer leurs capacités dans la prise en compte des mesures nécessaires afin d’assurer aux femmes journalistes un cadre de travail totalement sécurisé. Classé parmi les dix premiers pays avec les inégalités de genre les plus élevées, selon une étude de la Banque Mondiale publiée en 2011, le Mali doit faire face à de nombreux défis pour assurer la protection et la promotion des droits des femmes.

Une trentaine de femmes journalistes des médias publics, privés, communautaires, radio, en ligne et hors ligne ont pris part à un atelier de formation sur leur droit et les techniques de protection liées à leur métier. Cet atelier de formation est financé par la Fondation Swedish POSTKOD afin de promouvoir la sécurité des femmes journalistes en ligne et hors ligne. L’atelier s’est tenu du 05 au 07 novembre 2020 à Ségou (Mali).

Le Bureau et de l’UNESCO à Bamako en partenariat avec le ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme et le Bureau Régional de l’UNESCO à Dakar a organisé du 07 au 09 décembre 2020, un atelier de formation à l’intention d’une quarantaine d’agents des douanes, de gendarmerie, de la police des frontières, de musées et de bibliothèques de manuscrits anciens à la protection des biens culturels au Musée national du Mali. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par Madame Kadiatou KONARE, Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, le lundi 07 décembre 2020 à 10 heures au Musée national du Mali en présence du Représentant du Chef du Bureau et Représentant de l’UNESCO au Mali, M. Ali DAOU ; du Directeur Général du Musée National du Mali, M. Daouda KEITA ; de Mme GUIOMAR Alonso CANO, conseillère Régionale culture pour le sahel, Bureau, UNESCO-Dakar. La cérémonie a aussi enregistré la présence des membres du Cabinet et des chefs des services des Chefs des Services centraux, personnalisés et rattachés du ministère de la Culture, de l’Artisanat et  du Tourisme ; de l’équipe du secteur culture du bureau de l’UNESCO à Bamako et du Bureau Régionale, UNESCO-Dakar (via visioconférence) ; des membres des organes consultatifs de l’UNESCO (ICOMOS, ICOM, ICCROM), des acteurs culturels, des chercheurs, des étudiants, la presse, les encadreurs et la quarantaine de participants constitués de douaniers, policiers, gendarmes, gestionnaires du patrimoine culturel et documentaire (site, musée, bibliothèques de manuscrits anciens et archives), d’antiquaires, de maires et des étudiants.