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Projet mondial sur les pathogènes de l’eau (GWPP)

Bien que le droit de l'homme à l'eau et à l'assainissement ait été reconnu en 2010 par l'Assemblée générale des Nations Unies, le manque de service d'assainissement adéquat, les problèmes d’hygiène et l'eau contaminée sont encore aujourd’hui responsables de diarrhée mortelle tuant environ 2 millions d’individus chaque année. La voie la plus fréquente d'infection par un agent pathogène d'origine hydrique est la voie « féco-orale ». Cela signifie que les individus sont infectés lorsqu'ils sont exposés à de l'eau ou à des aliments contaminés par des selles humaines ou animales non traitées ou des eaux usées mal traitées.

L'OMS a signalé en 2014 que 1,8 milliard de personnes utilisaient une source d'eau contaminée par des matières fécales et près de 85% des eaux usées totales du monde sont évacuées sans aucun traitement au préalable, ou après un traitement inadéquat. En conséquence, il est nécessaire d’améliorer la gestion des eaux usées afin de traiter les risques liés aux pathogènes dans l’eau.

Il existe de nombreux types de pathogènes dans l’eau causant des maladies. Ces pathogènes comprennent les bactéries, les virus, les parasites protozoaires et les helminthes (vers). Beaucoup de ces agents pathogènes ont pour même symptôme la diarrhée, ce qui rend difficile l’identification du pathogène responsable lorsqu’un individu présente ces symptômes. Il est maintenant reconnu que ces agents pathogènes causent également des infections du cœur, du foie et des reins, des ulcères, des méningites et des problèmes neurologiques et respiratoires. D'où la nécessité d'un traitement adéquat des eaux usées afin de réduire la concentration des agents pathogènes et les risques pour la santé. L'Agenda 2030 pour le développement durable a également souligné l'importance cruciale de l'eau potable et de l'assainissement avec un objectif de développement durable (ODD) entièrement consacré à « l'accès à l'eau et à l'assainissement pour tous » (SDG 6).

Le livre « Assainissement et maladie : Aspects sanitaires de l'excréta et de la gestion des eaux usées » (Feachem et al., 1983) demeure la référence la plus complète sur les indicateurs de contamination fécale et les agents pathogènes, leurs caractéristiques, leur développement, leur contrôle et leur dissémination dans l'environnement. Depuis sa publication, il a joué un rôle clé dans la prévention des maladies liées à l’eau et de la mortalité associée. Cependant, l'augmentation spectaculaire des connaissances et des données pertinentes au cours des 30 dernières années exige une mise à jour du contenu du livre. Le Projet mondial sur les pathogènes dans l’eau (Global Water Pathogen Project en anglais, GWPP) vise donc à développer, publier et disséminer une nouvelle ressource visant à actualiser les connaissances sur les risques liés aux maladies d’origine hydrique et les mesures d’intervention afin de réduire la mortalité liée aux agents pathogènes dans l'eau et le manque d'eau potable et d'assainissement. Les connaissances recueillies dans le cadre du projet seront disponibles dans un livre de l'UNESCO en français, en anglais et en espagnol, sous forme imprimée et électronique, ainsi qu’à travers une base de données et plateforme en ligne, conformément à la politique d'accès ouvert de l'UNESCO. Le GWPP fournira un examen actualisé de l'efficacité des technologies d'assainissement et servira de compendium d'information sur les agents pathogènes d'origine hydrique et de données quantitatives pour permettre l'évaluation des risques et la protection de la sécurité de l'eau. Le réseau GWPP compte actuellement 113 auteurs (46,6% de femmes) de 41 pays répartis en 9 équipes.

Le projet contribuera à la mise en œuvre de l’ODD 6 sur l’eau et l’assainissement en :

  • évaluant les technologies disponibles pour le traitement des eaux usées et l'assainissement afin d'obtenir l'élimination nécessaire des agents pathogènes pour protéger la santé publique (cible 6.1) ;
  • fournissant des informations sur les systèmes de petite et grande échelles de traitement de l’excréta et des eaux usées (cible 6.2) ;
  • fournissant des cartes montrant les émissions, à travers des eaux usées traitées et non traitées, d'agents pathogènes dans les eaux de surface pour soutenir la prise de décision (cible 6.3) ;
  • fournissant des informations sur les diagnostics de la qualité de l'eau (marqueurs de suivi des sources), qui peuvent être utilisées pour formuler des accords sur la qualité de l'eau (cible 6.5) ;
  • organisant dans le futur des conférences, des cours et des programmes pour le renforcement des capacités et l'enseignement des sciences et des technologies de l'eau (cibles 6a et 6b).

Le projet contribuera aussi à la mise en œuvre de l’ODD 2 (zéro faim) et de l’ODD 3 (bonne santé et bien-être) en fournissant des informations sur les moyens de prévenir l’exposition aux pathogènes diarrhéiques, deuxième cause la plus importante de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, et en favorisant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour lutter contre l’entéropathie environnemental, pouvant mener à la malnutrition. 

Le projet est mis en place par le Programme hydrologique international de l’UNESCO (PHI) en partenariat avec l’Université d’Etat du Michigan, qui joignent leur force à celle de l’Organisation mondiale de la santé pour soutenir ses directives relatives à l’assainissement et créer des synergies entre les deux projets.    

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Photo : Epidémie de choléra en Haïti, © UN Photo/UNICEF/Marco Dormino