Environnements d’apprentissage sûrs : prévenir et combattre la violence à l’intérieur et à l’extérieur de l’école

Two African girls hand clapping game
Dernière mise à jour22 juin 2023

Qu’est-ce que la violence scolaire ?

La violence scolaire est un phénomène répandu, qui existe dans tous les pays et touche un grand nombre d’enfants et d’adolescents. Ce terme recouvre toutes les formes de violence qui s’exercent à l’intérieur ou à l’extérieur de la salle de classe, autour des écoles, sur le chemin de l’école, ainsi que dans les environnements en ligne et autres environnements numériques.

Ce sont principalement les apprenants qui sont exposés à ces formes de violence, qui peuvent être perpétrées par d’autres apprenants, des enseignants ou d’autres membres de la communauté scolaire.

Chaque mois, un apprenant sur trois à travers le monde est victime de harcèlement scolaire. Plus de 36 % des apprenants se bagarrent physiquement avec leurs pairs et près d’un sur trois a été agressé physiquement au moins une fois dans l’année. Le cyber-harcèlement est un problème qui prend de l’ampleur, touchant jusqu’à un enfant sur dix. Alors qu’il est difficile de recueillir des données sur la violence sexuelle ou de genre à l’école, les données mondiales montrent qu’une jeune femme sur quatre a déjà subi des violences de la part d’un partenaire intime avant l’âge de 24 ans, ce qui indique la présence de violences sexuelles ou de genre chez les enfants d’âge scolaire.

Quelles formes la violence scolaire peut-elle prendre ?

La violence scolaire renvoie à la violence physique, psychologique et sexuelle telle que conceptualisée dans la figure ci-dessous. Elle peut prendre de nombreuses formes différentes : châtiments corporels, sévices et agressions sexuels, harcèlement ou cyber-harcèlement, commentaires à connotation sexuelle, bagarres physiques et violence psychologique de la part de pairs ou d’adultes, tels que railleries, insultes et exclusion ou déni d’accès aux ressources.

Safe learning environments - graph

Comment l’éducation et la vie des apprenants sont-elles affectées par la violence scolaire ?

Nous savons que la violence scolaire sous toutes ses formes peut avoir de graves répercussions et des conséquences durables sur la santé physique et mentale des apprenants ainsi que sur leur réussite scolaire et par conséquent sur leur avenir.

Par exemple, le harcèlement a été associé à des maux de tête, des troubles du sommeil, de la dépression et des idées suicidaires, ainsi qu’à des comportements à risque, comme la consommation de drogues, le tabagisme, l’abus d’alcool et des rapports sexuels non protégés. La violence sexuelle chez les adolescents peut aussi entraîner une hausse de la consommation de substances psychoactives, de la dépression et des problèmes de santé tels que les grossesses non désirées, ainsi qu’une exposition accrue au risque de violence ou à des actes de violence commis plus tard, à l’âge adulte. Des études ont également montré une corrélation entre le harcèlement, le climat scolaire et de moins bons résultats aux tests standardisés, et le harcèlement peut être l’un des principaux moteurs de mauvais résultats scolaires.

Étant donné son impact sur l’apprentissage, la violence scolaire n’est pas seulement un problème lié aux droits de l’enfant mais, faute de mesures appropriées, elle entraîne aussi des coûts importants pour les systèmes éducatifs.

Comment l’UNESCO œuvre-t-elle pour favoriser la mise en place d’environnements d’apprentissage plus sûrs ?

L’UNESCO soutient la prévention de la violence scolaire dans et par l’éducation afin d’encourager la mise en place d’environnements d’apprentissage plus sûrs pour tous les apprenants.

Pour ce faire, nous avons adopté une approche holistique de l’école et nous nous employons à promouvoir l’engagement actif de l’ensemble du secteur de l’éducation. Cette approche inclut des actions complémentaires et nécessite l’engagement de diverses parties prenantes tant à l’intérieur qu’en dehors du milieu scolaire.

L’UNESCO aide les pays et les systèmes éducatifs à mettre fin à la violence scolaire sous toutes ses formes, en appliquant un certain nombre d’approches complémentaires :

  • Plaidoyer : par exemple, par l’instauration et la commémoration de la Journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyber-harcèlement (organisée chaque année, le premier jeudi de novembre) ; conduite et contribution à des partenariats et des initiatives internationaux tels que le Groupe de travail mondial pour mettre fin à la violence de genre en milieu scolaire (VGMS), Safe to Learn et le Forum mondial contre le harcèlement, entre autres.
  • Travaux techniques et programmatiques à travers, par exemple, l’élaboration d’orientations mondiales pour lutter contre la violence de genre en milieu scolaire VGMS, une série de notes thématiques portant sur l’action nationale en matière de VGMS  et des recommandations sur l’élimination du harcèlement et du cyber-harcèlement, en particulier.
  • Renforcement des capacités et appui à la mise en œuvre par les pays de programmes visant à mettre fin à la violence scolaire. Par exemple, l’UNESCO a souligné le rôle clé des enseignants pour mettre fin à la violence et au harcèlement à l’école et a donné aux enseignants les moyens de lutter contre la VGMS en Afrique de l’Ouest et centrale par le biais de formations, de manuels de formation des enseignants et de plans de cours. Dans sept pays d’Asie-Pacifique et d’Afrique de l’Est et australe, l’UNESCO a soutenu le développement et l’utilisation d’un outil pédagogique en classe appelé « Connect with respect » destiné aux apprenants de 12 à 14 ans et portant sur la prévention et la lutte contre la violence de genre.
  • Gestion et diffusion des connaissances par son action en tant que co-présidente du Groupe de travail mondial pour mettre fin à la VGMS (voir ci-dessous) et en travaillant, par exemple, avec la Chaire UNESCO sur le harcèlement et le cyber-harcèlement. L’UNESCO organise régulièrement des symposiums régionaux d’apprentissage consacrés à la VGMS afin de promouvoir le partage des bonnes pratiques et des enseignements dégagés entre les gouvernements, les chercheurs et la société civile de différents pays.
  • Suivi et évaluation des réponses du secteur de l’éducation à la violence scolaire, grâce à la fourniture de conseils techniques pour l’élaboration d’indicateurs. Par exemple, l’UNESCO collabore avec des partenaires pour relier les indicateurs de mesure de la violence contre les enfants à ceux qui mesurent la violence scolaire et la violence de genre.

Pourquoi le genre est-il important dans le cadre de la violence scolaire ?

De nombreux facteurs sont à l’origine de violences, le genre étant l’un des principaux moteurs de la violence dans et hors de l’école. Les apprenants de tous genres peuvent être victimes de ce type de violence de genre, ce qui nuit gravement à leur éducation, à leurs droits et à leur santé physique et mentale. L’égalité des genres étant sa priorité mondiale, l’UNESCO accorde une attention particulière aux dimensions genrées de la violence scolaire.

Appelée violence de genre en milieu scolaire, cette forme de violence englobe les actes ou les menaces de violence sexuelle, physique ou psychologique commis dans et autour des écoles, perpétrés à cause de normes et de stéréotypes de genre préjudiciables et renforcés par une dynamique de pouvoir inégale. Cette situation est exacerbée en cas d’intersection entre le genre et les concepts d’ethnicité, de culture, de pauvreté et de handicap, entraînant par exemple une violence spécifique fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité ou l’expression de genre, y compris le harcèlement homophobe et transphobe. Pour lutter contre la violence scolaire, il est donc nécessaire de mieux comprendre les normes de genre et les normes patriarcales, sociales et culturelles profondément enracinées.

S’agissant du harcèlement, les données montrent que les filles en sont tout autant victimes que les garçons, mais que les types de harcèlement subis par les unes et les autres diffèrent. Les garçons sont beaucoup plus exposés au harcèlement physique et à la violence physique en général. Les filles sont un peu plus exposées au harcèlement psychologique, en particulier par le biais du cyber-harcèlement, et de plus en plus au harcèlement sexuel qui, sous la forme de railleries, de commentaires et de gestes à connotation sexuelle, touche filles et garçons dans la même proportion. La violence sexuelle physique (agression, harcèlement et viol) peut toucher aussi bien les garçons que les filles, mais les filles sont plus susceptibles d’être victimes de ce type de violence.

Qu’est-ce que le Groupe de travail mondial pour mettre fin à la VGMS ?

Sous la direction de l’UNESCO et de l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI), un groupe de travail mondial pour mettre fin à la VGMS a été créé en 2014, réunissant plus de 40 organisations engagées dans l’élimination de la violence de genre dans et autour des écoles.

En qualité de co-présidente de ce groupe de travail, l’UNESCO s’est engagée à exploiter le plaidoyer mondial et la collaboration entre les partenaires sur la violence contre les enfants, la violence scolaire, la violence à l’encontre des femmes et des filles et la VGMS dans les contextes humanitaires.

day against bulling

Journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyber-harcèlement