Les femmes soldats du Dahomey

Troupes d’élite féminines, les femmes soldats du Dahomey, appelées aussi Agon’djié, qui signifie « Ote-toi de là ; fais-moi place » en langue fon, ont contribué à la puissance militaire du Royaume du Dahomey aux 18e et 19e siècles.

Biographie

Probablement créées au début du 18e siècle, les troupes d’élite des femmes soldats du Dahomey ont contribué à la puissance militaire du Royaume du Dahomey aux 18e et 19e siècles.

Enrôlées souvent dès l’adolescence, elles vivaient isolées dans les palais royaux. Leur vie était consacrée au maniement des armes, aux entraînements rythmés par des chants et des chorégraphies militaires, aux guerres de conquête et à la protection du Roi.

A la fin du 19e siècle, quatre mille guerrières pouvaient être mobilisées en cas de conflit. Elles étaient réparties en différentes unités, chacune possédant ses uniformes, ses drapeaux, ses chants et ses danses de combat.

Seh-Dong-Hong-Beh, chef des Amazones du Dahomey. Dessin de Frederick Forbes, 1851.

Ces redoutables guerrières surpassaient leurs homologues masculins par leur courage et par leur efficacité au combat.

Les femmes soldats se sont distinguées à maintes reprises au cours de l’histoire du Royaume du Dahomey, notamment lors des batailles de Savi (1727), d’Abéokouta (1851 et 1864), de Ketou (1886), ainsi qu’au cours des deux guerres qui l‘opposèrent aux Français, jusqu’à la chute d’Abomey en 1892. Cet ultime combat aboutit à la dissolution de leur armée.

Elles étaient particulièrement redoutées au corps à corps et participaient à la stratégie d’intimidation menée par le Dahomey envers ses adversaires.