La fin de la Guerre de Sécession a marqué la fin de l’esclavage légal, avec l’adoption du 13e amendement de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique, et l’émergence de nouveaux défis.
Le militantisme de Sojourner Truth après la guerre annonce, en effet, les luttes ultérieures des Afro-Américains pour leurs droits civiques. Ainsi, en 1866, elle remporte un procès contre une société ferroviaire de Washington qui pratiquait la ségrégation illégale dans le tramway, combat qui lui valut une blessure grave à l’épaule. Elle pensait que la ségrégation raciale allait créer une société à deux vitesses et ferait des Afro-Américains des citoyens de seconde zone, contraints de vivre « séparés et inégaux ». La lutte contre les lois de ségrégation raciale devait durer encore cent ans. Par ailleurs, Sojourner Truth a coopéré avec le nouveau Bureau des affranchis pour prêter assistance et réconfort aux milliers de réfugiés afro-américains, principalement du Sud, que la guerre avait appauvris et privés d’emploi. Usant de sa réputation, elle a tenté d’obtenir des emplois pour des Afro-Américains, en particulier des femmes, partout où c’était possible. Pendant les années 1870, en dépit d’une santé fragile, elle a adressé plusieurs requêtes au gouvernement fédéral pour que des terres publiques soient octroyées à des Afro-Américains dans l’Ouest du pays, affirmant que l’accession à la propriété foncière favoriserait l’indépendance et le progrès social.
Typical Washington, D.C. streetcar, around 1880. The Historical Society of Washington, D.C.