Selon la tradition dominante moaga, Ouédraogo, fils de Yennega, est parti de la région de Gambaga pour aller vers le nord. Il a établi la capitale de son royaume à Tenkodogo, une ville située à environ 200 km au sud-est de Ouagadougou et qui a constitué le point de départ de l’expansion du système sociopolitique moaga. Celui-ci s’est déployé lentement à travers le plateau central du Burkina-Faso.
A partir d’une seule chefferie et d’une seule dynastie, différentes entités politiques moose se sont développées pour former progressivement un espace étatique dominé par l’aristocratie des Moose : le Moogo.
L’expansion du Moogo s’est faite par la multiplication d’entités politiques basées sur le même système hiérarchique. Parmi ces entités politiques, de grands royaumes ont vu le jour tels que les royaumes du Yatenga et de Ouagadougou. Après de nombreuses guerres internes, le développement du Moogo (pays des Moose) s’est stabilisé au 19e siècle autour d’un système regroupant une vingtaine de formations politiques d’importances très variables (Izard, 2003).
La stabilisation du Moogo a répondu à deux impératifs : il s’agissait, d’une part, de retrouver une forme d’unité après plusieurs siècles d’expansion et, d’autre part, de faire face à des dangers extérieurs tels que les invasions du puissant empire du Songay et la conquête française.
Le Moogo correspond à un espace étatique dirigé par l’ordre aristocratique des Moose, qui comprenait à la fin du 19e siècle de multiples formations politiques de différentes tailles. Au sein de cette organisation sociopolitique, le « Naba », qui signifie « chef », est le détenteur du « naam », le « pouvoir ». Il transmet ce pouvoir à son fils aîné, ce qui cause souvent des conflits de succession.
Au sommet de l’ensemble des formations politiques du Moogo se trouve le chef du royaume de Ouagadougou, le « Mogho Naba », « chef du Moogo ». Il est entouré de nombreux dignitaires.
Naaba Sagha,
Intérim du Mogho Naaba de Ouagadougou. Photographie de Brenda Gael McSweeney, 2009
Aujourd’hui encore, le Mogho Naba jouit d’un prestige considérable dans la société burkinabé. Il représente un symbole de pouvoir traditionnel au sein de la République.
