
Tendances en matière de sécurité des journalistes
Les tendances en matière de sécurité des journalistes dans un mot:
Attaques croissantes contre les journalistes - Une tendance qui aurait pu être pire encore sans le Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité.
Entre 2012 et 2016, 530 journalistes ont été tués, ce qui représente deux décès par semaine en moyenne. En raison de la poursuite des combats et d’un climat d’instabilité persistant, les meurtres de journalistes dans certaines parties de la région arabe restent nombreux. Après un pic en 2012, la région Afrique a connu un recul important des meurtres de journalistes. Les meurtres de femmes journalistes ont augmenté pendant la période considérée, passant de 5 femmes tuées en 2012 à 10 en 2016. Bien que le meurtre de correspondants étrangers tende à susciter attention internationale, 92 % des journalistes tués pendant la période considérée étaient des reporters locaux. L’impunité des crimes contre les journalistes reste la norme, la justice n’intervenant que dans un cas sur dix. Toutefois, les États membres ont montré une grande réactivité aux demandes d’informations de l’UNESCO sur l’état d’avancement des enquêtes judiciaires concernant les meurtres de journalistes, 70% ayant répondu de façon plus ou moins détaillée en 2017.
En 2013, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, qui est de plus en plus observée dans le monde. Poursuivant les tendances antérieures, d’autres formes de violence à l’encontre des journalistes sont en forte hausse : kidnapping, disparition forcée, détention arbitraire et torture. Dans la région arabe, les cas de journalistes pris en otage par des groupes extrémistes violents ont connu une nette augmentation. Dans l’ensemble des régions du monde, la sécurité numérique est une préoccupation de plus en plus présente pour les journalistes, l’intimidation et le harcèlement, la désinformation et les campagnes de diffamation, la défiguration de site Web et les attaques techniques constituant des menaces au même titre que la surveillance arbitraire. Les femmes journalistes sont particulièrement visées et de plus en plus exposées aux insultes, à la traque et au harcèlement en ligne. En dépit des conditions difficiles dans lesquelles exercent beaucoup de journalistes, des mesures importantes ont été prises pour sensibiliser aux violences dont ils sont la cible et lutter contre elles par le biais du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité.
Depuis 2012, l’Assemblée générale, le Conseil des droits de l’homme et le Conseil de sécurité des Nations Unies et l’UNESCO ont adopté 10 résolutions ou décisions relatives à la sécurité des journalistes. Une consultation multipartite sur l’examen de la mise en oeuvre du Plan d’action des Nations Unies qui s’est tenue en juin 2017 à Genève (Suisse) a débouché sur 30 propositions d’action innovantes soumises à l’examen des États membres des Nations Unies, des organisations intergouvernementales régionales, de la société civile, des acteurs des médias, des intermédiaires d’Internet et des universités. Un suivi constant de la situation de la sécurité des journalistes est nécessaire pour laborer des stratégies éclairées et efficaces. Ce travail est d’autant plus nécessaire pour que la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 s’appuie sur des sources d’informations et de connaissances provenant de médias libres, pluralistes et indépendants et sur la sécurité renforcée des journalistes en vue de produire les informations dont toutes les sociétés ont besoin.
Réponses des États membres à la demande d’information de l’UNESCO sur le statut des enquêtes judiciaires concernant les assassinats de journalistes, 2017
Pourcentage des États membres ayant répondu à la demande d’information de l’UNESCO sur la sécurité des journalistes, 2013-2017