À propos des Routes de la Soie

© Guo Zhaowen / UNESCO Youth Eyes on the Silk Roads [16:50] Golkar, Tara MAP: © UNESCO
 

Introduction 

Les hommes ont toujours voyage d'un endroit à l'autre et ont commercé avec leurs voisins, échangeant des biens, des compétences et des idées. À travers l'histoire, l'Eurasie a été sillonnée de voies de communication et de chemins commerciaux, qui se sont progressivement reliés pour former ce que l'on appelle aujourd'hui les Routes de la Soie ; des routes terrestres et maritimes le long desquelles la soie et de nombreux autres biens étaient échangés entre communautés du monde entier. Les routes maritimes constituaient une partie importante de ce réseau, reliant l'Est et l'Ouest par la mer, et étaient utilisées en particulier pour le commerce des épices, devenant ainsi connues sous le nom de "routes des épices". 

Les vastes réseaux commerciaux des Routes de la Soie acheminaient bien plus que des marchandises et des biens précieux. En réalité, le mouvement et le mélange constants des populations ont permis une large transmission de connaissances, de réflexions, de cultures et de croyances, qui ont eu un impact profond sur l'histoire et les civilisations des peuples d'Eurasie. Les voyageurs qui empruntaient les Routes de la Soie étaient attirés non seulement par le commerce, mais aussi par les échanges intellectuels et culturels qui se déroulaient dans les villes situées le long des Routes de la Soie, dont beaucoup sont devenues des noyaux de culture et d'apprentissage. La science, les arts et la littérature, ainsi que l'artisanat et les technologies étaient ainsi échangées et propagées à travers les civilisations situées le long de ces routes. C'est de cette façon que les langues, les religions et les cultures se sont mutuellement enrichies et impactés.  

La "Route de la Soie" est un terme relativement récent et, pendant la majeure partie de leur longue histoire, ces anciennes routes ne portaient aucun nom particulier. Au milieu du XIXe siècle, le géologue allemand, le baron Ferdinand von Richthofen, a baptisé ce réseau de commerce et de communication "Die Seidenstrasse" (la Route de la Soie), et le terme, également utilisé au pluriel, continue de susciter l'imagination par son mystère évocateur. 

 

La production et le commerce de la soie 

La soie est un textile datant de la Chine ancienne tissé à partir de la fibre protéique produite par le ver à soie lorsqu'il fabrique son cocon. L'élevage des vers à soie pour la fabrication de la matière, connu sous le nom de sériciculture, a été conçu, selon la tradition chinoise, aux alentours de l'an 2700 avant JC. Considérée comme un matériau de très grande valeur, la soie était réservée à un usage exclusif pour la cour impériale chinoise pour la fabrication de tissus, de draperies, de bannières et d'autres pièces de prestige. Sa technique de fabrication fut un secret rigoureusement gardé en Chine pendant 3 000 ans, allant jusqu’à avoir des décrets impériaux condamnant à mort quiconque révélait à un étranger le processus de sa production. Des tombes de la province de Hubei datant des IVe et IIIe siècles avant JC contiennent les premiers vêtements complets en soie ainsi que des exemplaires remarquables de travaux en soie, notamment de brocart, de gaze et de soie brodée, et les premiers vêtements entier en soie. 

Le monopole chinois sur la production de la soie ne signifiait pas pour autant que le produit était limité à l'Empire chinois. Au contraire, la soie était utilisée comme cadeau diplomatique et faisait l'objet d'un commerce important, d'abord avec les voisins directs de la Chine, puis plus éloignés, devenant l'une des principales exportations de la Chine sous la dynastie Han (206 av. JC – 220 après JC). En effet, des tissus chinois de cette période ont été retrouvés en Égypte, dans le nord de la Mongolie et ailleurs. 

À un moment donné au cours du Ier siècle avant JC, la soie fut introduite a l'Empire romain, où elle était considérée comme un luxe exotique, et devenant extrêmement populaire, avec des décrets impériaux émis pour contrôler les prix. La notoriété de la soie s'est prolongée tout au long du Moyen Âge, avec des réglementations byzantines précises concernant la fabrication de vêtements en soie, illustrant son importance en tant que tissu royal par excellence et source importante de revenus pour la couronne. En outre, l'Église byzantine avait considérablement besoin d'obtenir des vêtements et des tentures en soie. Ce produit de luxe a donc été l'une des premières causes du développement des routes marchandes entre l'Europe et l'Extrême-Orient. 

Les secrets de la production de la soie étaient très précieux et, malgré les efforts de l'empereur chinois pour les préserver, ils ont fini par se répandre au-delà de la Chine, d'abord en Inde et au Japon, puis dans l'Empire perse et enfin en Occident au VIe siècle. Ce phénomène a été décrit par l'historien Procope, qui écrivait au VIe siècle : 

"Vers la même époque [vers 550 après JC], certains moines arrivèrent d'Inde ; et lorsqu'ils eurent convaincu l'empereur Justinien que les Romains ne devaient plus acheter de la soie aux Perses, ils promirent à l'empereur, dans une entrevue, de lui fournir les matières nécessaires à la fabrication de la soie, afin que les Romains ne se tournent plus jamais vers leurs ennemis, les Perses, ou vers autre peuple que ce soit, pour faire ce type de commerce. Ils dirent qu'ils étaient autrefois à Serinda, qu'ils appellent la région fréquentée par les peuples des Indes, et qu'ils y avaient parfaitement appris l'art de fabriquer la soie. De plus, avec l'empereur qui leur posait de nombreuses questions pour savoir s'il pouvait en avoir le secret, les moines répondirent que certains vers étaient fabricants de soie, la nature elle-même les contraignant à toujours travailler ; les vers ne pouvaient certainement pas être amenés ici vivants, mais ils pouvaient être facilement cultivés et sans difficulté : les œufs d'une seule éclosion étant innombrables dès qu'ils sont pondus, les hommes les couvrent de fumier et les gardent au chaud aussi longtemps qu'il le faut pour qu'ils produisent des insectes. Après avoir annoncé ces nouvelles, motivés par les généreuses promesses de l'empereur pour prouver ce processus, ils retournèrent aux Indes. Quand ils eurent apporté les œufs à Byzance, la méthode ayant été apprise, comme je l'ai dit, ils les ont changés par métamorphose envers qui se nourrissent des feuilles de mûrier. C'est ainsi qu'a débuté l'art de la fabrication de la soie dans l'Empire romain.” 

 

Au-delà de la soie : une diversité de routes et de cargaisons 

Cependant, si le commerce de la soie a été l'un des premiers moteurs des routes commerciales à travers l'Asie centrale, il n'était qu'un des nombreux produits échangés entre l'Est et l'Ouest, notamment les textiles, les épices, les céréales, les légumes et les fruits, les peaux d'animaux, les outils, le travail du bois et du métal, les objets religieux, les œuvres d'art, les pierres précieuses, etc. En effet, les Routes de la Soie sont devenues plus populaires et de plus en plus fréquentées au cours du Moyen Âge, et étaient encore empruntées au XIXe siècle, ce qui témoigne non seulement de leur utilité, mais aussi de leur flexibilité et de leur capacité d'adaptation aux besoins fluctuants de la société. Ces voies commerciales ne suivaient pas non plus une seule piste - les marchands avaient un large choix de routes différentes traversant diverses régions d'Europe de l'Est, du Moyen-Orient, d'Asie centrale et d'Extrême-Orient, ainsi que les routes maritimes, qui transportaient les marchandises de la Chine et de l'Asie du Sud-Est vers l'Afrique, l'Inde et le Proche-Orient en passant par l'océan Indien. 

Ces routes se sont développées au fil du temps en fonction de l'évolution des contextes géopolitiques au cours de l'histoire. Par exemple, les marchands de l'Empire romain essayaient d'éviter de traverser le territoire des Parthes, ennemis de Rome, et empruntaient donc des routes vers le nord, à travers la région du Caucase et la mer Caspienne. De même, alors que le réseau de rivières qui traversait les steppes d'Asie centrale au début du Moyen Âge était le lieu de nombreux échanges commerciaux, le niveau des eaux montait et descendait, et certaines rivières s'asséchaient entièrement, ce qui modifiait les routes marchandes. 

L'histoire des routes maritimes remonte à des milliers d'années, aux relations entre la péninsule arabique, la Mésopotamie et la civilisation de la vallée de l'Indus. Le début du Moyen Âge a vu une expansion de ce réseau, les marins de la péninsule arabique ayant forgé de nouvelles routes commerciales à travers la mer d’Oman et dans l'océan Indien. En somme, des liens commerciaux maritimes ont été établis entre l'Arabie et la Chine dès le VIIIe siècle de notre ère. Les progrès technologiques dans les domaines de la navigation, de l'astronomie et des techniques de construction navale se sont associés pour rendre de plus en plus pratiques les voyages maritimes sur de longues distances. Certaines villes côtières animées se sont établies autour des ports les plus fréquentés le long de ces routes, comme Zanzibar, Alexandrie, Mascate et Goa, devenant de riches pôles d'échange de marchandises, d'idées, de langues et de croyances, avec de grands marchés et plusieurs communautés de marchands et de marins en perpétuelle expansion. 

À la fin du XVe siècle, l'explorateur portugais Vasco da Gama franchit le cap de Bonne-Espérance, reliant ainsi pour la première fois les marins européens aux routes maritimes de l'Asie du Sud-Est, ce qui marque le début de l'implication directe des Européens dans ce commerce.  Aux XVIe et XVIIe siècles, ces routes et leur commerce lucratif sont devenus l'objet de rivalités féroces entre les Portugais, les Hollandais et les Britanniques. La conquête des ports le long des routes maritimes a apporté à la fois richesse et sécurité, en permettant aux puissances dirigeantes de revendiquer des monopoles sur ces marchandises exotiques et très convoitées, ainsi que de collecter les considérables taxes prélevées sur les navires marchands. 

La carte ci-dessus illustre la grande variété de routes dont disposaient les marchands transportant un large panel de marchandises et provenant de différentes parties du monde, tant par voie terrestre que maritime. Le plus souvent, les caravanes de marchands parcouraient des segments spécifiques de ces routes, s'arrêtant pour se reposer et se réapprovisionner, ou s'arrêtant complètement pour vendre leurs cargaisons à certains points tout au long des routes, ce qui a conduit à la croissance de villes et de ports commerciaux animés. Les Routes de la Soie étaient dynamiques et poreuses, les marchandises étaient vendues aux populations locales et les produits locaux étaient ajoutés aux cargaisons des marchands. Ce processus enrichissait non seulement la richesse matérielle des marchands et la variété de leurs cargaisons, mais permettait également des échanges de culture, de langue et d'idées le long des Routes de la Soie. 

 

Les Routes du Dialogue 

Le patrimoine le plus ancien des Routes de la Soie est sans doute le rôle qu'elles ont joué dans la mise en contact des cultures et des peuples et dans la facilitation des échanges entre eux. Sur le plan pratique, les marchands devaient apprendre les langues et les coutumes des pays qu'ils traversaient afin de pouvoir négocier avec réussite. Les interactions entre cultures étaient un élément essentiel des échanges matériels. En outre, de nombreux voyageurs s'aventuraient sur les Routes de la Soie afin de prendre part à ce processus d'échange intellectuel et culturel qui se déroulait dans les villes situées le long des routes. Les connaissances en matière de sciences, d'arts et de littérature, ainsi que d'artisanat et de technologies, étaient partagées sur les Routes de la Soie, et c'est ainsi que les langues, les religions et les cultures se sont développées et se sont mutuellement impactées. L'une des avancées techniques les plus célèbres à avoir été propagée dans le monde entier par les Routes de la Soie est la technique de fabrication du papier, ainsi que le développement de la technologie de l'imprimerie. De même, les systèmes d'irrigation d'Asie centrale partagent des caractéristiques qui ont été diffusées par les voyageurs qui ont non seulement apporté leurs propres connaissances culturelles, mais aussi assimilé celles des sociétés dans lesquelles ils se trouvaient. 

Bien que les Routes de la Soie aient toujours été des routes commerciales, l'homme à qui l'on attribue souvent leur naissance en ouvrant la première route entre la Chine et l'Occident au IIe siècle avant JC, le général Zhang Qian, a été envoyé en mission diplomatique plutôt que commerciale. Envoyé en Occident en 139 avant JC par l'empereur Han Wudi pour s'assurer des alliances contre les ennemis de la Chine, les Xingnu, Zhang Qian a finalement été capturé et emprisonné par ces derniers. Treize ans plus tard, il s'échappe et rentre en Chine. Satisfait de la quantité d’informations et de la précision de ses récits, l'empereur envoie Zhang Qian en 119 avant J.-C. en mission auprès de plusieurs peuples voisins pour établir les premières routes entre la Chine et l'Asie centrale. 

La religion et la quête de connaissances ont également incité les voyageurs à emprunter ces routes. Les moines bouddhistes de Chine effectuaient des pèlerinages en Inde pour rapporter des textes sacrés, et leurs carnets de voyage sont une source d'information extraordinaire. Le journal de Xuan Zang (dont le journal, qui a duré 25 ans, s'est déroulé de 629 à 654 après JC) a non seulement une énorme valeur historique, mais a également inspiré un roman comique au XVIe siècle, le "Pèlerinage en Occident", qui est devenu l'un des grands classiques chinois. Au cours du Moyen Âge, des moines européens ont entrepris des missions diplomatiques et religieuses en Orient, notamment Giovanni da Pian del Carpini, envoyé par le Pape Innocent IV en mission auprès des Mongols de 1245 à 1247, et Guillaume de Rubruck, un moine franciscain flamand envoyé à nouveau par le roi Louis IX de France auprès des hordes mongoles de 1253 à 1255. Le plus célèbre est sans doute l'explorateur vénitien Marco Polo, dont les voyages ont duré plus de 20 ans, entre 1271 et 1292, et dont le récit de ses expériences est devenu extrêmement populaire en Europe après sa mort. 

Ces routes ont également joué un rôle fondamental dans la diffusion des religions à travers l'Eurasie. Le bouddhisme est un exemple de religion qui a parcouru les Routes de la Soie, avec l'art et les sanctuaires bouddhistes se trouvant aussi loin les uns des autres que Bamiyan en Afghanistan, le mont Wutai en Chine et Borobudur en Indonésie. Le christianisme, l'islam, l'hindouisme, le zoroastrisme et le manichéisme se sont répandus de la même manière, les voyageurs s'imprégnant des cultures qu'ils découvraient et les transportant ensuite dans leur pays d'origine. Ainsi, par exemple, l'hindouisme et, par la suite, l'islam ont été introduits en Indonésie et en Malaisie par les marchands de la Route de la Soie qui empruntaient les routes commerciales maritimes en provenance du sous-continent indien et de la péninsule arabique. 

 

Voyager sur les Routes de la Soie 

Le processus de voyage sur les Routes de la Soie s'est développé en même temps que les routes elles-mêmes. Au Moyen Âge, les caravanes composées de chevaux ou de chameaux étaient le moyen standard de transport des marchandises à travers les terres. Les caravansérails, de grandes maisons d'hôtes ou auberges conçues pour accueillir les marchands itinérants, ont joué un rôle essentiel pour faciliter le passage des personnes et des marchandises le long de ces routes. Présents le long des Routes de la Soie, de la Turquie à la Chine, ils offraient aux marchands non seulement une chance de bien manger, de se reposer et de se préparer en toute sécurité pour la suite de leur voyage, mais aussi d'échanger des marchandises, de commercer avec les marchés locaux et d'acheter des produits locaux, de rencontrer d'autres marchands voyageurs et, ce faisant, d'échanger des cultures, des langues et des idées. 

À mesure que les routes commerciales se développaient et devenaient plus lucratives, les caravansérails devenaient de plus en plus indispensables. Leur construction s'est intensifiée dans toute l'Asie centrale à partir du Xe siècle et s'est poursuivie jusqu'au XIXe siècle. Il en résulta un réseau de caravansérails qui s'étendait de la Chine au sous-continent indien, au plateau iranien, au Caucase, à la Turquie, et jusqu'en Afrique du Nord, en Russie et en Europe de l'Est, dont beaucoup subsistent encore aujourd'hui. 

Les caravansérails étaient idéalement placés à une journée de route les uns des autres, afin d'éviter aux marchands (et plus particulièrement à leurs précieuses cargaisons) de passer des jours ou des nuits exposés aux dangers de la route. En moyenne, on trouvait ainsi un caravansérail tous les 30 à 40 kilomètres dans les zones bien entretenues. 

Les commerçants maritimes devaient relever différents défis au cours de leurs longs voyages. Le perfectionnement des techniques de navigation, et en particulier des connaissances en matière de construction navale, a accru la sécurité des voyages en mer tout au long du Moyen Âge. Les ports se sont développés sur les côtes le long de ces routes commerciales maritimes, offrant aux marchands des opportunités vitales non seulement pour commercer et débarquer, mais aussi pour s'approvisionner en eau fraîche, car l'une des plus grandes menaces pour les marins au Moyen Âge était le manque d'eau potable. Les pirates étaient un autre risque auquel étaient confrontés tous les navires marchands le long des Routes maritimes de la Soie, car leurs cargaisons lucratives en faisaient des cibles attrayantes. 

 

L’Héritage des Routes de la Soie 

Au XIXe siècle, un nouveau type de voyageurs s'est aventuré sur les routes de la soie : des archéologues et des géographes, des explorateurs enthousiastes en quête d'aventure. Venus de France, d'Angleterre, d'Allemagne, de Russie et du Japon, ces chercheurs ont traversé le désert du Taklamakan, dans l'ouest de la Chine, dans l'actuel Xinjiang, pour explorer les sites antiques le long des Routes de la Soie, ce qui a donné lieu à de nombreuses découvertes archéologiques, à de nombreuses études universitaires et, surtout, à un regain d'intérêt pour l'histoire de ces routes. 

Aujourd'hui, de nombreux bâtiments et monuments historiques sont encore debout, marquant le passage des routes de la soie à travers les caravansérails, les ports et les villes. Toutefois, l'héritage permanent de ce réseau considérable se reflète dans les nombreuses cultures, langues, coutumes et religions distinctes mais interconnectées qui se sont épanouies au fil des millénaires le long de ces routes.  Le passage de marchands et de voyageurs de nombreuses nationalités différentes a entraîné non seulement des échanges commerciaux, mais aussi un processus continu et étendu d'interaction culturelle. Ainsi, depuis leurs premières origines exploratives, les Routes de la Soie ont évolué pour devenir une force motrice dans la formation de diverses sociétés à travers l'Eurasie et bien au-delà. 

   

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